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Offensive à Marioupol, crainte dans le Donbass: la situation au 47e jour de l'invasion russe en Ukraine

Un soldat russe face à un immeuble en partie détruit à Donetsk, capitale de la république auto-proclamée du même nom, le 11 avril 2022.

Un soldat russe face à un immeuble en partie détruit à Donetsk, capitale de la république auto-proclamée du même nom, le 11 avril 2022. - Alexander NEMENOV © 2019 AFP

La Russie augmente son offensive sur Marioupol et se prépare à attaquer dans le Donbass, plusieurs jours après le repositionnement de ses troupes dans l'Est.

Après des semaines de résistance, l'armée ukrainienne pourrait perdre Marioupol dans les prochaines heures. Une défaite qui semble promise peu avant l'offensive prévue par la Russie dans l'est du pays.

• Marioupol sur le point de tomber?

Le conflit pourrait être proche d'un tournant dans le sud de l'Ukraine. Après une offensive ce lundi, les forces séparatistes prorusses de Donetsk ont annoncé avoir conquis la zone portuaire de Marioupol, un enjeu stratégique très important. Si cette information n'a pas été confirmée par les autorités ukrainiennes, l'armée sur place se montrait pessimiste quelques heures plus tôt.

"Aujourd'hui sera probablement l'ultime bataille car nos munitions s'épuisent (...) Ce sera la mort pour certains d'entre nous et la captivité pour les autres", a écrit sur Facebook la 36e brigade de marine, qui fait partie des forces armées ukrainiennes.

Dans une vidéo publiée sur YouTube, le conseiller de Volodymyr Zelensky a assuré qu'il était "désormais impossible de briser le siège de Marioupol par des moyens militaires". Une déclaration qui peut expliquer le manque de livraisons d'armes de Kiev à Marioupol dénoncé par les militaires sur place.

• Une attaque imminente sur le Donbass

L'armée russe se prépare. Alors qu'une offensive de Moscou dans le Donbass est pressentie depuis plusieurs jours, les renseignements américains assurent que les troupes russes se rassemblent près d'Izioum, dans l'est de l'Ukraine. Une colonne de chars est notamment sur le point d'arriver par le nord de la ville.

Les Ukrainiens assurent de leur côté que cet assaut pourrait intervenir d'un moment à l'autre. "Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'Est. L'attaque aura lieu très prochainement", a ainsi déclaré Oleksandre Motouzianik, porte-parole du ministère de la Défense ukrainien.

• Le chancelier autrichien en visite à Moscou

Une visite quasi historique. Le chancelier autrichien Karl Nehammer est devenu le premier dirigeant européen à être reçu à Moscou par Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion en Ukraine. L'objectif de la visite était notamment d'obtenir des corridors humanitaires en Ukraine et d'avancer vers un cessez-le-feu.

Aucune avancée ne semble cependant avoir été réalisée. Après l'entretien, le dirigeant autrichien s'est dit "pessimiste" quant au futur du conflit. "Il ne faut pas se faire d'illusions. Le président Poutine est entré massivement dans une logique de guerre et il agit en conséquence", a-t-il déclaré. Selon lui, le chef d'État russe a montré "peu d'intérêt" pour une rencontre avec Volodymyr Zelensky.

• Des gendarmes français sont arrivés en Ukraine

Après plusieurs semaines marquées par les accusations de crimes de guerre contre la Russie, des gendarmes français sont arrivés à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. Ils doivent assister les forces de l'ordre ukrainiennes "dans les investigations des crimes de guerre commis autour de Kiev", a déclaré Étienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine.

Selon le diplomate, il s'agit de la première unité étrangère à "apporter une telle aide". Un communiqué conjoint du ministère de l'Intérieur et du ministère des Affaires étrangères a expliqué qu'il s'agissait d'une équipe "chargée d'apporter son expertise en matière d'identification et de recueil des preuves aux autorités ukrainienne".

• Des espions russes expulsés de France

La Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) a repéré dimanche un réseau d'espions russes qui opérait sous couvert de leur ambassade à Paris. Six agents ont été expulsés, a annoncé ce lundi le ministère des Affaires étrangères. Paris déclare ainsi que ces personnes se livraient à des activités "contraires aux intérêts nationaux".

"En l'absence de l'ambassadeur de Russie, le numéro deux a été convoqué au Quai d'Orsay ce soir pour se voir communiquer cette décision", a fait savoir la diplomatie française.

De son côté, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a salué une "remarquable opération de contre-espionnage. Dans l'ombre, la DGSI veille sur nos intérêts fondamentaux", a-t-il ajouté.

Anthony Audureau avec AFP