Meurtre d'un soldat à Londres : un des agresseurs face au juge

L’un des agresseurs du soldat britannique décédé mercredi dernier à Londres a comparu jeudi en audience préliminaire, avant son procès prévu le 28 juin. Le second meurtrier est toujours à l’hôpital.

L'air sonné et boîtant légèrement, Michael Adebowale, un Britannique de 22 ans d'origine nigériane, a comparu ce jeudi en audience préliminaire devant un tribunal, pour le meurtre à l'arme blanche le 22 mai d'un soldat britannique à Woolwich, un quartier du sud-est de Londres.
Michael Adebowale a confirmé son identité et son domicile à la cour de Westminster lors d'une audience qui a duré moins de cinq minutes. L'inculpé a comparu menotté et flanqué de deux policiers en civil. Il n'a pas précisé s'il plaidait coupable ou non-coupable, comme c'est la tradition à ce stade de la procédure dans le droit britannique. Le jeune homme est convoqué lundi prochain devant le tribunal londonien de l'Old Bailey où les juges se prononceront sur une éventuelle mise en liberté sous caution. Une autre audience préliminaire en vue de son procès proprement dit est prévue le 28 juin.

« Au nom d’Allah »

Michael Adebowale a été officiellement inculpé de meurtre mercredi soir, peu après être sorti de l'hôpital où il avait été admis après avoir été blessé par balles par la police lors de son arrestation. Il est également poursuivi pour détention illégale d'une arme à feu, un revolver de 9,4 mm.
Le procureur de la Reine, Bethan David, a déclaré à la cour que ces crimes présumés tombaient sous le coup de la législation antiterroriste.
Le second accusé, Michael Adebolajo, 28 ans, blessé lui aussi lors de son interpellation, est toujours hospitalisé sous garde policière.
Les deux hommes ont affirmé avoir agi « au nom d'Allah » et en guise de protestation contre les interventions militaires britanniques en Irak et en Afghanistan.

« Trahison envers l’islam »

Les deux jeunes hommes ont agi en plein jour et en pleine rue du quartier abritant de nombreuses communautés de Woolwich, devant une caserne désaffectée d'un prestigieux régiment d'artillerie.
Lee Rigby avait 25 ans. Ce soldat s’était battu en Afghanistan. Mercredi dernier, il avait été attaqué à coup de couteaux de cuisine et de hachoir par les deux hommes. Au moment de sa mort, il portait un t-shirt au nom d'une ONG de soutien aux militaires britanniques revenant des théâtres d'opération. Selon l'autopsie préliminaire, il est décédé des suites de « blessures multiples à l'arme blanche ».
Sa mort a provoqué un vif émoi en Grande-Bretagne où le Premier ministre, David Cameron, a qualifié cet acte de « trahison envers l'islam et les communautés musulmanes qui apportent tant au pays ».

La rédaction, avec Reuters