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Mandat d'arrêt européen pour une militante basque française

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BORDEAUX (Reuters) - La justice française a accepté mardi d'extrader vers l'Espagne Aurore Martin, militante basque de nationalité française,...

BORDEAUX (Reuters) - La justice française a accepté mardi d'extrader vers l'Espagne Aurore Martin, militante basque de nationalité française, a-t-on appris auprès du Comité de défense des prisonniers basques Askatasuna.

La cour d'appel de Pau (Pyrénées-Atlantiques) a en effet validé le mandat d'arrêt européen émis par les autorités espagnoles, décision contre laquelle l'intéressée a immédiatement décidé de se pourvoir en cassation.

"Pour la première fois, la justice française a décidé d'extrader une personne de nationalité française pour des faits qui ne sont pas illégaux en France", a déclaré Anaïz Funosas, porte-parole d'Askatasuna.

"C'est une première, un grand pas qui a été franchi par l'Etat français car pour nous c'est une décision politique visant à museler les militants politiques", a-t-elle ajouté.

Aurore Martin, 31 ans, est une militante nationaliste de Batasuna, organisation interdite en Espagne pour ses liens présumés avec ETA mais légale en France.

Poursuivie pour "participation à une organisation terroriste" pour ses activités au sein de la direction de Batasuna, elle avait déjà fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen de même nature qui avait été refusé en juin dernier par la même cour d'appel de Pau.

Aurore Martin a reçu le soutien de l'Association européenne pour la défense des droits de l'Homme (AEDH), de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), qui ont dénoncé la semaine dernière dans une communiqué "cette entente entre Etats pour museler des opposants politiques en instrumentalisant la justice".

Les organisations avaient appelé "les autorités européennes à réviser profondément la procédure du mandat d'arrêt européen afin de garantir les libertés individuelles et à ne pas permettre de tels dévoiements de cette procédure".

Samedi, entre 200 et 300 personnes ont manifesté dans les rues de Bayonne pour la soutenir. Lundi, une délégation d'élus basques qui voulaient rencontrer le sous-préfet de Bayonne ont été refoulés sans incident par les CRS.

Claude Canellas, édité par Yves Clarisse