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Les ONG veulent que le G20 parle d'autre chose que la Grèce

A Nice mercredi, lors d'une manifestation du "contre-sommet" au G20 organisé par des mouvements alter-mondialistes. Des représentants d'ONG de plusieurs pays, reçus par Nicolas Sarkozy à l'Elysée pour préparer le sommet de jeudi et vendredi à Cannes, ont

A Nice mercredi, lors d'une manifestation du "contre-sommet" au G20 organisé par des mouvements alter-mondialistes. Des représentants d'ONG de plusieurs pays, reçus par Nicolas Sarkozy à l'Elysée pour préparer le sommet de jeudi et vendredi à Cannes, ont - -

PARIS (Reuters) - Les organisations non gouvernementales (ONG) ont plaidé mercredi pour que le G20 continue de se mobiliser pour le développement...

PARIS (Reuters) - Les organisations non gouvernementales (ONG) ont plaidé mercredi pour que le G20 continue de se mobiliser pour le développement malgré la crise et exprimé l'espoir que le sommet de Cannes ne bloque pas la mise en oeuvre par certains pays de la taxe sur les transactions financières.

"Le G20 ne doit pas être seulement un G20 qui résout les problèmes de la Grèce mais un G20 qui continue à être engagé sur les thèmes du développement, du climat et sur les droits humains", a déclaré Sam Worthington, président d'Interaction, plate-forme des ONG américaines.

Il s'exprimait à la sortie de l'Elysée, où le président Nicolas Sarkozy a reçu des représentants d'ONG de plusieurs pays pour préparer le sommet du G20 de Cannes (Alpes-Maritimes) prévu jeudi et vendredi.

Ce sommet sera précédé par des réunions d'urgence entre Européens après que la Grèce a décidé d'organiser un référendum sur le dernier plan d'aide négocié la semaine passée à Bruxelles, au risque de remettre celui-ci en cause.

Selon Sam Worthington, le président français a indiqué qu'il ferait en sorte que la crise, qu'il "croyait en un certain sens terminée mais (qui) revient (...) ne soit pas le seul centre de la discussion".

Les ONG attendent tout particulièrement un engagement du G20 en faveur d'une taxe sur les transactions financières comme outil de financement du développement. Face à l'opposition notamment des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, la France, qui est soutenue par l'Allemagne, espère constituer un "groupe leader" pour sa mise en oeuvre.

"Ce qui est important à Cannes, c'est que la taxe sur les transactions financières ne soit pas bloquée par un certain nombre de pays, qu'on puisse au moins laisser cette initiative s'engager (...) sachant que tout le monde sait qu'il n'y aura pas de décision unanime", a déclaré Luc Lamprière, directeur général d'Oxfam France.

BAISSE DE L'AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT

Pour Oxfam, cette taxe est d'autant plus nécessaire que l'aide publique au développement (APD) accordée par les pays riches devrait diminuer de 9,5 milliards de dollars d'ici à la fin 2012, soit la réduction la plus importante depuis 15 ans, du fait de la crise.

L'organisation fonde cette estimation sur une analyse des budgets 2010-12 actuels et prévisionnels consacrés à l'APD par les pays de l'OCDE qui fait apparaître des coupes globales d'environ 11,2 milliards d'euros attribuables pour l'essentiel à l'Italie, aux États-Unis, à l'Espagne et aux Pays-Bas, les principaux responsables de ces coupes.

Celles-ci devraient être en partie contrebalancées par une forte hausse de la contribution de l'Australie et une autre plus faible en Allemagne et au Royaume-Uni, dont l'aide reste constante en pourcentage du revenu national brut.

Les ONG ont évoqué en outre les questions liées à l'évasion fiscale, alors que le Forum global sur la transparence proche de l'OCDE, doit publier à Cannes une liste de 11 pays et juridictions n'ayant pas mis en place de cadre juridique adéquat.

"Les listes c'est très important mais il est aussi important de savoir ce que font les multinationales et les banques dans les paradis fiscaux. Nous demandons un reporting pays par pays de ce que font les multinationales", a déclaré Bernard Pinaud, de l'organisation CCFD-Terre solidaire.

Sur ce point, Nicolas Sarkozy a indiqué avoir demandé aux chefs d'entreprises réunis au sein du B20 (Business 20) qui s'apprêtent à publier une déclaration contre la corruption qu'ils commencent par fermer leurs filiales opérant dans des paradis fiscaux, ont rapporté des participants.

Yann Le Guernigou, édité par Matthias Blamont