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Les intoxications dues à E. coli se multiplient en Allemagne

Image au microscope électronique de bactéries Escherichia coli produisant des shigatoxines (STEC), impliquées dans une épidémie d'infections en cours en Allemagne. Les intoxications dues à cette souche bactérienne se multiplient en Allemagne -où 15 décès

Image au microscope électronique de bactéries Escherichia coli produisant des shigatoxines (STEC), impliquées dans une épidémie d'infections en cours en Allemagne. Les intoxications dues à cette souche bactérienne se multiplient en Allemagne -où 15 décès - -

par Charlie Dunmore et Hans-Edzard Busemann BRUXELLES/BERLIN (Reuters) - Les autorités sanitaires allemandes ont fait état mercredi d'une...

par Charlie Dunmore et Hans-Edzard Busemann

BRUXELLES/BERLIN (Reuters) - Les autorités sanitaires allemandes ont fait état mercredi d'une multiplication des intoxications dues à la bactérie Escherichia coli, responsable de 15 décès en Allemagne et d'un en Suède.

L'origine inconnue de cette épidémie essentiellement localisée autour de Hambourg, qui touche désormais 1.500 personnes et huit pays européens, suscite en outre des tensions diplomatico-commerciales. La plupart des malades recensés hors d'Allemagne y ont séjourné récemment, selon l'Union européenne.

L'Institut Robert Koch (RKI), établissement de référence en Allemagne pour la santé publique, a signalé mercredi 365 nouveaux cas, dont un quart ont donné lieu à un syndrome hémolytique et urémique (SHU), complication potentiellement mortelle due aux shigatoxines (SPEC) sécrétées par la bactérie.

"Selon les dernières informations en provenance d'Allemagne dont nous disposons, il semble que l'épidémie soit sur le déclin", a pourtant assuré le commissaire européen à la Santé, John Dalli, s'adressant à la presse à Bruxelles.

Les autorités régionales de Hambourg ont d'abord imputé l'épidémie à des concombres importés d'Espagne, mais Berlin a fait savoir que le légume n'était pas porteur de la bactérie.

L'ESPAGNE ENVISAGE DES POURSUITES

Madrid envisage une action en justice. "Il n'y a jamais eu de cas de cette nature en Espagne, ce qui signifie que la bactérie n'est pas présente en Espagne", a souligné le vice-président du gouvernement espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, au micro de Cadena Ser.

"Nous n'écartons pas des poursuites contre les autorités qui ont jeté le doute sur la qualité de notre production (...), celles de Hambourg dans le cas présent", a-t-il ajouté.

A Paris, François Baroin, porte-parole du gouvernement, a annoncé la mise en place d'une cellule de crise qui réunit l'Institut de veille sanitaire, la direction générale de la santé et la direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes.

Une unité d'alerte est également activée et des équipes des directions départementales de la protection des populations sont prêtes à intervenir partout en France, où trois cas ont été répertoriés.

"La difficulté sur ce sujet, c'est le point d'interrogation qui pèse sur l'origine, sur la source et sur le véhicule de transmission", a ajouté François Baroin lors du compte rendu du conseil des ministres.

Selon la presse espagnole l'Allemagne, le Danemark, la République tchèque, le Luxembourg, la Hongrie, la Suède, la Belgique et la Russie ont cessé d'importer des concombres espagnols. Aucun avis en ce sens n'a été communiqué à la Commission européenne, a précisé John Dalli.

Les exploitants espagnols évaluent le manque à gagner à 200 millions d'euros par semaine.

Selon le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (CEPCM), basé en Suède, cette épidémie de STEC/SHU est d'une ampleur sans précédent.

Avec Emmanuel Jarry à Paris, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser