BFMTV
Europe

Les Européens divisés avant trois jours cruciaux pour l'euro

Les Européens abordent en ordre totalement dispersé trois jours de réunions cruciales pour le futur de l'euro, laissant planer le doute sur l'issue de discussions qui devaient initialement rassurer les investisseurs sur la détermination des Vingt-Sept à m

Les Européens abordent en ordre totalement dispersé trois jours de réunions cruciales pour le futur de l'euro, laissant planer le doute sur l'issue de discussions qui devaient initialement rassurer les investisseurs sur la détermination des Vingt-Sept à m - -

par Julien Toyer BRUXELLES (Reuters) - Les Européens abordent en ordre totalement dispersé trois jours de réunions cruciales pour le futur de...

par Julien Toyer

BRUXELLES (Reuters) - Les Européens abordent en ordre totalement dispersé trois jours de réunions cruciales pour le futur de l'euro, laissant planer le doute sur l'issue de discussions qui devaient initialement rassurer les investisseurs sur la détermination des Vingt-Sept à mettre un terme à la crise de la dette.

Selon plusieurs sources européennes participant aux discussions, Paris et Berlin ne parviennent toujours pas à résoudre leurs divergences sur la manière de "maximiser" la puissance de tir du fonds de soutien à la zone euro (FESF) et sur les contours du nouveau plan d'aide à la Grèce.

Alors que des rumeurs faisaient même état d'un éventuel nouveau report du sommet, d'abord prévu lundi et mardi dernier, des sources au sein de la coalition allemande ont indiqué que la réunion serait maintenue mais que la chancelière Angela Merkel ne serait pas en mesure de souscrire à un accord sur le FESF.

Les autorités françaises continuent d'insister pour que le fonds reçoive une licence bancaire, ce qui lui permettrait d'avoir accès à des financements de la Banque centrale européenne et de multiplier sa capacité d'action par un facteur allant jusqu'à cinq.

Les autorités allemandes se refusent quant à elles toujours à cette possibilité et planchent sur une autre solution consistant à permettre au FESF de payer les intérêts de la dette des pays bénéficiant d'un programme d'aide international.

Ce dernier mécanisme est toutefois loin de faire l'unanimité entre les pays de la monnaie unique.

Selon plusieurs sources, Paris et Berlin ne parviennent pas non plus à s'entendre sur le montant de la participation des banques au nouveau plan de sauvetage de la Grèce.

Le caractère volontaire de cette participation, pourtant affirmé le 21 juillet lorsque l'accord a été souscrit, est également en discussion selon ces mêmes sources.

PRESSION DU G20

Le deuxième plan grec est en cours de révision après la détérioration enregistrée sur les marchés ces dernières semaines et l'incapacité des Européens à convaincre suffisamment d'investisseurs d'y participer.

Les dirigeants des Vingt-Sept s'étaient entendus le 21 juillet pour que la participation des banques atteigne 50 milliards d'euros, soit via des rachats d'obligations par l'Etat grec, soit via un échange de titres assorti d'une décote.

Mais Berlin pousse désormais pour que ce chiffre soit revu à la hausse, au besoin en provoquant un événement de crédit, ce à quoi s'oppose non seulement la France, mais également la BCE.

L'absence d'accord entre Européens après plus de dix jours d'intenses négociations les place dans une situation particulièrement inconfortable alors que se rapproche à grands pas l'échéance du sommet du G20 de Cannes, début novembre, où les Etats-Unis et la Chine ne manqueront pas de demander des comptes aux pays de l'UE.

A Bruxelles, les appels en faveur d'un consensus se sont multipliés jeudi. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso s'est dit "encouragé" par les discussions en cours.

"Je pense qu'une issue très positive est possible dimanche, pourvu qu'il y ait une volonté politique et un sens du compromis de la part de tous", a-t-il dit.

Le commissaire au Marché intérieur, Michel Barnier, partie prenante dans les travaux en cours en vue de recapitaliser les banques, a appelé les Européens à montrer qu'ils étaient à même de répondre à la crise.

"Il faut que l'Europe montre cette semaine que nous faisons des progrès", a-t-il dit.

Les banques européennes ont besoin d'une centaine de milliards d'euros de capitaux frais pour renforcer leur bilan et affronter les turbulences actuelles, a dit jeudi la ministre autrichienne des Finances, Maria Fekter, confirmant des informations selon lesquelles ce chiffre était désormais accepté par l'ensemble des Etats membres.

Edité par Marc Angrand