Les Bourses européennes sous pression, le PIB allemand a stagné

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes restent sous pression mardi à la mi-journée, l'annonce d'une quasi-stagnation de l'économie allemande au deuxième trimestre attisant les fortes inquiétudes sur la conjoncture mondiale qui se sont emparées des marchés depuis quelques semaines.

Vers 11h45, l'indice CAC 40 perd 1,39% à 3.194,10 points, interrompant, comme les autres grands indices, une série de trois séances consécutives de hausse. Le CAC 40 évolue entre un plus bas à 3.162,21 (-2,37%) et un plus haut à 3.221,49.

Londres perd 0,76%, Francfort 2,13%, Milan 1,85%. Du côté des indices paneuropéens, l'EuroStoxx 50 perd 1,48% et l'EuroFirst 300 1,11%.

L'euro est passé sous 1,44 dollar après l'annonce d'une hausse de 0,1% du PIB allemand au deuxième trimestre, contre 0,5% attendu. Le premier trimestre a été révisé en baisse à +1,3% contre +1,5% précédemment estimé.

"Le rythme de la croissance ralentit et l'économie revient à la normalité (en Allemagne, NDLR). Alors que les politiciens allemands se creusent les méninges sur les avantages et les inconvénients d'une eurobligation, le confort d'avoir une économie qui a un rythme de croissance 'miraculeux' s'évanouit", écrit Carsten Brzeski, économiste chez ING.

Il estime que seul un retour de la récession peut empêcher le PIB allemand de croître à un rythme de 3% sur l'ensemble de l'année.

Catherine Stephan, économiste chez BNP Paribas, parle d'un "fort ralentissement de la croissance au T2". "L'économie allemande, dont les exportations représentent près de 47% du PIB, devrait pâtir de l'essoufflement de la demande mondiale", ajoute-t-elle, en soulignant qu'avec un acquis de 2,7% au deuxième trimestre, la croissance du PIB allemand devrait approcher de 3% en 2011.

Le ralentissement plus fort qu'attendu constaté récemment aux Etats-Unis s'étend ainsi à l'Europe. Selon Les Echos, le gouvernement français serait sur le point de réviser en baisse ses prévisions de croissance 2012.

Les valeurs cycliques accusent les plus fortes baisses du CAC 40 : Renault (-4,07%), Peugeot (-3%), Michelin (-2,52%), Accor (-2,95%).

Seule valeur du CAC 40 dans le vert, Alcatel-Lucent (+1,52%)est portée par le rachat de l'activité mobile de son concurrent Motorola par Google.

Les bancaires repartent en baisse alors que le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel doivent examiner dans l'après-midi à Paris les solutions possibles à la crise de la zone euro.

BNP Paribas perd 1,89%, Société générale 1,25%.

Le baril de pétrole brut léger américain perd plus d'un dollar à 86,85 dollars.

Raoul Sachs, édité par Dominique Rodriguez