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Les Bourses européennes finissent dans le vert

LA CLÔTURE DES BOURSES EUROPÉENNES

LA CLÔTURE DES BOURSES EUROPÉENNES - -

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé jeudi sur un fort rebond, saluant les propos de Mario Draghi, président de la Banque centrale...

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé jeudi sur un fort rebond, saluant les propos de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, selon lesquels l'institution est prête tout faire pour assurer la pérennité de l'euro dans le cadre de son mandat.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 4,07% à 3.207,12 points. Le Footsie britannique a pris 1,36% et le Dax allemand 2,75%, tandis que l'indice paneuropéen Eurostoxx 50 a fait un bond en avant de 4,26%. Madrid s'est adjugé 6,06% et Milan 5,62%.

Ces propos ont également fait retomber le rendement de l'emprunt à 10 ans espagnol, qui avait atteint 7,5% la veille, sous la barre des 7% généralement considérée comme intenable à long terme pour permettre à un Etat de se financer sur les marchés.

"Cette annonce constitue un avertissement en règle contre les acteurs qui souhaiteraient ?shorter' le marché. Pour la première fois depuis plus de deux ans, des solutions avec des moyens illimités sont évoquées", dit Hugues Le Maire, directeur général de Diamant Bleu Gestion.

Ces déclarations - qui ont réveillé l'espoir de voir la BCE intervenir sur le marché de la dette souveraine - ont renvoyé l'euro vers 1,23 dollar et occulté les résultats mitigés livrés dans la journée par plusieurs poids lourds de la cote en Europe et aux Etats-Unis.

"Cela pourrait suggérer que la BCE n'est pas totalement hostile à la réouverture de son programme d'achat de titres publics", précise Bruno Cavalier, responsable de la recherche économique chez Oddo Securities, ajoutant qu'une intervention directe de la BCE aurait l'avantage de pouvoir être faite très vite, y compris au beau milieu de l'été, comme l'an passé.

Après une série de résultats décevants pour le deuxième trimestre, notamment de la part d'Apple, les analystes s'attendent à ce que les sociétés du S&P 500 affichent des résultats en repli au troisième. Selon les données Thomson Reuters, les prévisions reflètent une baisse de 0,1% en moyenne, à comparer à une progression de 3,1% attendue le 1er juillet.

Les valeurs bancaires s'adjugent 4,16%, plus forte hausse sectorielle en Europe, dopées par les propos de Mario Draghi. Les banques espagnoles et italiennes en ont largement bénéficié, mais aussi BNP Paribas (+8,57%) et Société générale (+8,89%).

Le retournement de tendance ne profite cependant pas à Siemens qui perd 1,19% après avoir annoncé une baisse de ses nouvelles commandes.

Volkswagen (-0,07%) est également l'une des deux seules baisses de l'EuroStoxx 50, après l'annonce d'un net ralentissement de la croissance de son bénéfice.

Les rendements des obligations italiennes et espagnoles se sont nettement détendus. Le rendement de la dette italienne a deux ans s'inscrivait à 4,09% sur le marché secondaire, alors que Rome avait émis plus tôt de la dette à même échéance avec un rendement à 4,86%, et le rendement de la dette à 10 ans se rapprochait des 6%.

Les futures sur Bunds ont reculé avec le retour vers les actifs à risque.

"Les marchés ont le sentiment que le scénario le plus probable maintenant est que la BCE achète des obligations sur le marché secondaire", dit Alessandro Giansanti, stratégiste taux chez ING, ajoutant toutefois que le "rally" ne se poursuivra qu'à condition qu'elle le fasse.

L'euro se traite autour de 1,2285 dollar à la clôture des Bourses, après avoir touché un plus haut à 1,2329 dollar, alors qu'il n'en valait que 1,2130 avant les déclarations de Mario Draghi. Des inscriptions américaines au chômage à un plus bas de près de quatre ans ont également favorisé les actifs à risque, notamment la devise européenne.

Toutefois, des analystes estiment qu'il se peut que la hausse des deux derniers jours ait été excessive et que l'euro teste à nouveau ses points bas vers 1,20 dollar, puis 1,1875.

Les cours du pétrole et des matières premières en général sont eux aussi dopés par les déclarations de Mario Draghi et les inscriptions américaines aux chômage. Le baril de Brent a repassé les 105 dollars, un mouvement limité toutefois par les signes persistants cette semaine de ralentissement de la croissance mondiale.

Juliette Rouillon pour le service français