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La Norvège face à la tragédie d’Utoya

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L'extrémiste de droite Anders Behring Breivik sera jugé dès demain, lundi à Oslo pour avoir tué 77 personnes, le 22 juillet dernier à Utoya.

700 parties civiles représentées par 160 avocats assisteront à ce procès, hors normes qui doit durer 10 semaines.

Si la culpabilité de Anders Behring Breivik ne fait aucun doute, le principal point d'interrogation porte sur la responsabilité pénale de l'accusé, jugé psychotique par un premier rapport mais sain d'esprit par une contre-expertise.

"Cette question va certainement teinter une grande partie du procès", a déclaré Svein Holden, un des deux procureurs chargés de l'affaire, sur TV2 Nyhetskanalen.

Le 22 juillet 2011, Breivik avait d'abord tué huit personnes en faisant exploser une bombe au pied de la tour qui abrite le siège du Premier ministre travailliste, absent à ce moment-là.

Puis, déguisé en policier, il avait froidement tiré pendant plus d'une heure sur des membres de la Jeunesse travailliste réunis en camp d'été sur l'île d'Utoeya, près d'Oslo.

La fusillade avait fait 69 autres victimes, essentiellement des adolescents pris au piège d'un lac aux eaux glaciales, ce qui en fait le carnage le plus sanglant jamais commis par un tueur solitaire avec des armes à feu.

Jugé pour "actes de terrorisme", Breivik encourt 21 ans de prison mais sa détention peut toutefois être prolongée indéfiniment s'il reste considéré comme dangereux après avoir purgé sa peine, ou un internement psychiatrique, potentiellement à vie.

Aujourd'hui âgé de 33 ans, l'extrémiste a qualifié son geste d'"atroce mais nécessaire".

Disant avoir agi seul, il a invoqué "l'autodéfense" et parlé d'"une attaque préventive contre des traîtres à la patrie" coupables, selon lui, de vouloir désintégrer la société norvégienne en l'ouvrant au multiculturalisme et en permettant "l'invasion musulmane" en Europe.