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La France veut modérer le "verdissement" de la PAC européenne

La France est en désaccord partiel avec les propositions de la Commission européenne sur la réforme de la Politique agricole commune (PAC), notamment son intention de soumettre les aides financières à des critères écologistes. Bruno Le Maire a fait part d

La France est en désaccord partiel avec les propositions de la Commission européenne sur la réforme de la Politique agricole commune (PAC), notamment son intention de soumettre les aides financières à des critères écologistes. Bruno Le Maire a fait part d - -

PARIS (Reuters) - La France est en désaccord partiel avec les propositions de la Commission européenne sur la réforme de la Politique agricole...

PARIS (Reuters) - La France est en désaccord partiel avec les propositions de la Commission européenne sur la réforme de la Politique agricole commune (PAC), notamment son intention de soumettre les aides financières à des critères écologistes, a dit mercredi le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire.

La Commission européenne a présenté mercredi comme idée-phare d'un projet de réforme ce "verdissement" de la PAC, la plus importante des politiques européennes avec chaque année 55 milliards d'euros de crédits, soit environ 45% du budget global de l'UE.

Bruno Le Maire a fait part de ses réserves dans un communiqué. "La France soutient le principe du verdissement des aides de la PAC, mais celui-ci doit être simple et incitatif et tenir compte du contexte budgétaire", écrit-il.

"Il doit correspondre à la réalité économique des exploitations et être accompagné de simplifications nécessaires à une PAC plus verte et plus efficace. En l'état, les propositions de la Commission ne répondent pas à ces objectifs", ajoute-t-il.

Deuxième puissance agricole au monde, grâce notamment aux aides européennes, la France a misé sur une agriculture productiviste, fortement consommatrice d'engrais, avec un élevage intensif dont les pratiques et les conséquences, comme les algues vertes en Bretagne, sont fortement critiquées.

Bruno Le Maire estime aussi que le niveau financier proposé pour la PAC est plutôt une base de négociation. "La reconduction du budget de la PAC proposée par la Commission pour le cadre financier pluriannuel 2014-2020 constitue un minimum absolu, en dessous duquel aucune réforme ne sera possible", dit-il.

Le ministre se dit aussi favorable à une autre proposition concernant la réforme des aides directes aux agriculteurs, dont les Français bénéficient largement, mais avec "large flexibilité dans les modalités comme dans le calendrier".

Il prévient aussi que "la France veillera à préserver des aides ciblées pour certains secteurs ou régions fragiles".

Au total, dit-il, la proposition de la Commission "constitue la base de travail pour la négociation qui s'engage avec les Etats membres et le Parlement européen".

La France est actuellement le principal bénéficiaire de cette PAC avec 7,6 milliards d'euros annuels d'aides reçues, devant l'Allemagne (5,1 milliards) et l'Espagne (5 milliards).

Thierry Lévêque