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La BCE évite la chute aux Bourses européennes

La Banque centrale européenne (BCE) est parvenue lundi à limiter, sinon à renverser, les effets désastreux attendus de la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis en mettant en oeuvre sa décision annoncée dimanche soir d'étendre son programme d'ach

La Banque centrale européenne (BCE) est parvenue lundi à limiter, sinon à renverser, les effets désastreux attendus de la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis en mettant en oeuvre sa décision annoncée dimanche soir d'étendre son programme d'ach - -

PARIS (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) est parvenue lundi à limiter, sinon à renverser, les effets désastreux attendus de la...

PARIS (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) est parvenue lundi à limiter, sinon à renverser, les effets désastreux attendus de la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis en mettant en oeuvre sa décision annoncée dimanche soir d'étendre son programme d'achats d'obligations de pays 'périphériques' à l'Italie et à l'Espagne.

Des analystes rappellent aussi que la décision de S&P de retirer aux Etats-Unis leur "triple A" reste isolée, les deux autres agences, Fitch et Moody's, ayant confirmé leurs notes "AAA" et "Aaa" avec perspective négative.

Vers 09h50, l'indice CAC 40, qui a enregistré dix séances consécutives de baisse ces deux dernières semaines et perdu 15% depuis le 22 juillet, prenait 0,87% à 3.307,03 points.

Les valeurs bancaires soutiennent la cote, BNP PARIBAS (+3,95%) étant le principal contributeur à la hausse de l'indice parisien. L'indice Stoxx des banques européennes signe la plus forte hausse sectorielle en Europe (+2,33%).

Depuis deux semaines, un des grands sujets d'inquiétudes des marchés porte sur la solidité de la croissance économique, notamment aux Etats-Unis où le ralentissement se révèle plus sérieux qu'attendu. Les valeurs cycliques restent donc en baisse.

Malgré une chute des Bourses asiatiques, Londres prend 0,54%, Francfort est stable (0,03%). Milan s'envole de 3,77% et Madrid de 3,23%, saluant l'initiative de la BCE. Du côté des indices paneuropéens, l'EuroStoxx 50 gagne 1,54% et l'EuroFirst 300 0,38%.

La décision de S&P de priver les Etats-Unis de la meilleure note de crédit, le "AAA" considéré comme sans risque, pèse ce matin sur les autres pays noté "AAA". Ainsi le rendement de l'emprunt d'Etat allemand (Bund) à 10 ans, qui avait le lus profité de la récente forte aversion au risque, se tend de 10 points de base à 2,46%, celui de l'OAT française se tend d'un point de base à 3,22%.

En revanche, la décision annoncée de la BCE, visiblement mise en oeuvre ce lundi, de poursuivre ses achats d'emprunts d'Etat de pays périphériques de la zone euro et de les étendre à ceux de l'Italie et de l'Espagne, durement sanctionnés ces derniers jours, a pour effet de détendre les taux de ces pays.

Le rendement du 10 ans espagnol se détend de 90 pdb et passe nettement sous 6,0% à 5,37% et celui du 10 ans italien se détend de 75 pdb à 5,41%. Les autres pays frappés par la crise des dettes souveraines, Grèce, Irlande, Portugal voient leurs taux évoluer de la même manière.

"La BCE vole au secours, il n'y aura pas d'Armageddon après la dégradation (des USA, NDLR) par S&P", estiment les stratégistes taux de Commerzbank.

Dans une note, l'équipe de l'allocation d'actifs de Société générale soulignent que la contagion de la crise à l'Italie dépendra de l'ampleur des rachats de la BCE.

Selon des professionnels, la BCE procède ce matin à des rachats sur le marché par tickets de 20 à 25 millions d'euros et devrait en avoir acquis plusieurs milliards en fin de journée.

Quant à l'impact de la décision de S&P sur les Treasuries américains (emprunts d'Etat), il devrait être limité compte tenu de la place centrale du marché américain et du dollar dans la planète finances.

"Les Treasuries US vont évidemment rester le benchmark mondial", disent les stratégistes taux de société générale.

"S'il y a une classe d'actifs dont nous pouvons prédire que les cours réagiront peu au changement du facteur de risque, c'est bien les Treasuries", disent les responsables de l'allocation d'actifs de SG en soulignant qu'il y a "une abondance de cash sous les matelas".

L'euro s'échange autour de 1,4374 dollar contre 1,4288 vendredi soir.

Le baril de pétrole brut léger américain chute de plus deux dollars à 84,81 dollars.

Raoul Sachs, édité par Dominique Rodriguez