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Europe

L'Italie et l'Espagne au coeur des discussions européennes

Silvio Berlusconi, le président du Conseil italien à son arrivée à Meise, près de Bruxelles, pour le sommet européen. L'Italie et l'Espagne étaient samedi sous une intense pression de leurs pairs de la zone euro pour rassurer sur leur détermination à main

Silvio Berlusconi, le président du Conseil italien à son arrivée à Meise, près de Bruxelles, pour le sommet européen. L'Italie et l'Espagne étaient samedi sous une intense pression de leurs pairs de la zone euro pour rassurer sur leur détermination à main - -

par Julien Toyer BRUXELLES (Reuters) - L'Italie et l'Espagne étaient samedi sous une intense pression de leurs pairs de la zone euro pour rassurer...

par Julien Toyer

BRUXELLES (Reuters) - L'Italie et l'Espagne étaient samedi sous une intense pression de leurs pairs de la zone euro pour rassurer sur leur détermination à maintenir leurs finances publiques sous contrôle et montrer aux marchés qu'ils n'auront pas à avoir recours au fonds de soutien à l'euro.

Les ministres des Finances de la zone euro et de l'UE sont réunis depuis vendredi midi à Bruxelles pour préparer le terrain à leurs dirigeants avant les sommets de dimanche et mercredi qui devront déboucher sur une formule pour démultiplier le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et lui donner une capacité suffisante pour venir en aide à des pays comme l'Italie ou l'Espagne.

Mais des sources de haut rang impliquées dans les discussions en cours ont indiqué que plusieurs pays, dont l'Allemagne, voulaient s'assurer que ceci ne ferait pas retomber la pression sur le gouvernement italien pour mettre en oeuvre d'ambitieuses réformes.

"Il n'y aura plus de passager clandestin. Aucun pays ne recevra d'aide gratuitement, et certainement pas l'Italie", a dit l'une des sources.

"Lorsque la BCE a commencé à acheter de la dette italienne en août, Rome s'est immédiatement relâchée dans ses efforts, dont il n'y a rien d'étonnant à ce qu'il y ait un manque de confiance total des Allemands envers (Silvio) Berlusconi en ce moment", a-t-elle ajouté.

Le président du Conseil italien Silvio Berlusconi et le président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero ont d'ailleurs été invités à se rendre à Bruxelles dès samedi soir pour y rencontrer d'autres leaders européens, dont Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, ainsi que le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet et la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde, ont indiqué deux diplomates.

ITALIE

La chancelière allemande a insisté samedi sur le fait que l'Italie devait réduire sa dette afin de ne pas mettre en péril les mécanismes de soutien à l'euro et elle a appelé l'Espagne a également redoubler d'efforts.

"S'ils ne font rien pour leurs budgets, s'ils continuent à avoir une dette égale à 120% (du PIB) comme l'Italie, alors la hauteur des murs de protection n'aura aucune importance parce que cela n'aidera en rien les marchés à retrouver la confiance", a-t-elle déclaré devant des membres de son parti.

"L'Espagne a déjà fait beaucoup mais elle devra faire encore plus pour retrouver la confiance des marchés", a-t-elle ajouté.

La Commission européenne avait indiqué vendredi que l'Italie devait prendre des mesures importantes pour doper sa croissance, spécifier certaines des mesures d'économies annoncées en septembre et publier un calendrier.

"Il n'y a aucune pression mais un fort encouragement à le faire", avait alors dit un porte-parole de la Commission.

Selon des sources européennes, le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, n'exclurait pas de présenter un plan d'action

L'Italie reste sous une forte pression des marchés. Les obligations souveraines italiennes ont atteint vendredi leur plus haut niveau depuis août avant de redescendre lorsque des traders ont rapporté des achats de dette de la part de la BCE sur le marché secondaire.

ESPAGNE

L'Espagne, la quatrième économie de la zone euro, est aussi sous le feu des projecteurs en raison d'inquiétudes sur sa capacité à remplir ses objectifs de déficits et à mettre en oeuvre des réformes pour améliorer sa compétitivité et sa productivité.

Le pays aura cet année l'un des déficits les plus importants de la zone euro mais il s'est engagé à le réduire à 6% du PIB, contre 9,3% en 2010.

Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a déjà réduit les salaires des fonctionnaires, gelé les dépenses sociales, réformé son secteur bancaire et introduit une "règle d'or" budgétaire dans sa constitution.

Même si ces mesures ont été applaudies par les autres membres de la zone euro, ces derniers attendent aussi que le gouvernement socialiste, qui accuse un retard de 17 points dans les sondages en vue des élections du 20 novembre, les rassure sur sa capacité à contrôler les dépenses dans les régions autonomes.

"En Espagne, l'incertitude n'est pas tellement au sujet du gouvernement mais plutôt au niveau de la politique locale, qui pourrait ralentir le processus", a dit une source européenne.

A Bruxelles, la ministre espagnole de l'Economie, Elena Salgado, a dit que Madrid n'avait aucune intention de présenter de nouvelles mesures.

"Pas un instant (...) Nous avons adopté un certain nombre de mesures : d'une réforme de la constitution à des lois permettant d'empêcher qu'une restructuration du secteur financier n'impacte le déficit", a-t-elle dit vendredi, avant d'ajouter que des plans de stabilité financière avaient également été publiés pour les régions.

Edité par Marine Pennetier