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L'inoxydable Angela Merkel en passe d'être reconduite à la tête de la CDU

Angela Merkel le 5 décembre 2014 à Berlin, lors d'une conférence de presse.

Angela Merkel le 5 décembre 2014 à Berlin, lors d'une conférence de presse. - Tobias Schwarz - AFP

Toujours aussi populaire outre-Rhin, la chancelière allemande devrait enregistrer un nouveau triomphe mardi lors du congrès du parti conservateur, à Cologne.

Un huitième triomphe pour Angela Merkel. La chancelière devrait être à nouveau désignée mardi présidente de son parti conservateur, la CDU, qu'elle dirige depuis 2000.

Un plébiscite pour la dirigeante de 60 ans, qui jouit d'une grande popularité, auprès de la droite mais aussi plus généralement dans l'opinion publique allemande. En 2012 elle avait obtenu 97,9% des voix du millier de délégués, son meilleur score. Cette fois, certains observateurs s'interrogent même sur un éventuel 100% des suffrages, comme seul le premier chancelier d'Allemagne fédérale, Konrad Adenauer, y est parvenu dans les années 50.

Seule candidate à sa succession

Angela Merkel est cette fois encore seule candidate à sa succession à la tête d'un parti, poids lourd de la vie politique de l'Après guerre. Le congrès de la CDU, qui s'achèvera mercredi, "va tourner autour de la chancelière et de ses succès", relève le politologue Jens Walther, de l'Université de Düsseldorf. "Cela va être un plébiscite pour la chancelière", explique également le politologue Tilman Mayer de l'Université de Bonn.

L'an dernier, Angela Merkel a entamé un troisième mandat de chancelière avec une popularité toujours au zénith. Elle recueillait vendredi 67% d'avis positifs dans le dernier baromètre mensuel de la chaîne publique ARD, et semble sans véritable rival pour les élections législatives de 2017 si elle était de nouveau candidate... Au Bundestag, la chambre des députés, la CDU dispose à elle seule de près de la moitié des sièges (311 sièges sur 631), contre 193 pour le Parti social-démocrate (SPD).

Un "mariage de raison" qui plaît aux Allemands

Contrainte à l'issue des législatives de septembre 2013 de former une "grande coalition" avec le rival social-démocrate, elle tire aussi les bénéfices de ce "mariage de raison" qui satisfait 53% des Allemands, selon un sondage de l'institut Infratest-dimap. Selon un sondage publié dimanche par le quotidien Bild, 56% des Allemands souhaitent un gouvernement Merkel 4.

Dans une Europe en crise, Angela Merkel a réussi à imposer ses vues, en contraignant les pays endettés du Sud à de drastiques mesures d'austérité et en ne se privant pas d'adresser des remontrances à ceux qu'elle juge mauvais élèves. Alors que les militants de la CDU sont très attachés à la rigueur budgétaire, elle a ainsi tancé ce week-end la France et l'Italie, estimant que leurs projets de réformes économiques n'étaient "encore pas suffisants".

Au niveau national, Angela Merkel doit composer avec un allié bavarois remuant, la CSU, l'un des trois partis de sa "grande coalition", qui tente d'exister à l'ombre de la chancelière. Dernière proposition en date de cette formation: contraindre les immigrés à parler allemand au sein même de leur famille.

A. K. avec AFP