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L'Eurogroupe avance sur la Grèce, en attendant le FESF

Le Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, la directrice générale du FMI Christine Lagarde, le vice-ministre des Finances allemand Jörg Asmussen et son ministre de tutelle Wolfgang Schäuble, vendredi à Bruxelles.

Le Premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, la directrice générale du FMI Christine Lagarde, le vice-ministre des Finances allemand Jörg Asmussen et son ministre de tutelle Wolfgang Schäuble, vendredi à Bruxelles. - -

par Julien Toyer BRUXELLES (Reuters) - Le versement d'une nouvelle tranche d'aide de huit milliards d'euros à la Grèce a été approuvé vendredi par...

par Julien Toyer

BRUXELLES (Reuters) - Le versement d'une nouvelle tranche d'aide de huit milliards d'euros à la Grèce a été approuvé vendredi par les ministres des Finances de la zone euro, qui ont toutefois dû constater leurs différences persistantes sur la réforme du fonds de soutien à l'euro et remettre leurs décisions sur ce dossier à plus tard.

Réunis à Bruxelles, ils ont également longuement débattu des contours du nouveau plan de sauvetage de la Grèce et de la participation des banques qui doit permettre de ramener la dette grecque à un niveau soutenable.

Selon un rapport préparé par la "troïka" - FMI, BCE et Commission européenne - représentant les bailleurs de fonds internationaux, une décote de 50% sur les obligations grecques détenues par les investisseurs privés est nécessaire pour réduire cette dette à 120% du PIB, contre 162% aujourd'hui.

S'il était envisagé de ramener la dette sous la barre des 110%, une décote d'au moins 60% serait alors nécessaire, précise le rapport, qui servira de base aux décisions des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro lors des sommets de dimanche et mercredi.

L'issue de ces réunions, qui doivent déboucher sur un nouveau plan grec, une formule pour maximiser le fonds de soutien à la zone euro et sur une vaste recapitalisation des banques du continent, est jugée cruciale pour la monnaie unique.

"Nous avons décidé d'autoriser le versement de la prochaine tranche d'aide financière à la Grèce dans le contexte du programme actuel d'ajustement économique. Le débours doit être réalisé dans la première moitié du mois de novembre, une fois approuvé par le Fonds monétaire international", ont indiqué les ministres des finances de la zone euro dans un communiqué.

Athènes s'est immédiatement félicité de la décision européenne, jugeant qu'il s'agissait "d'un pas positif".

Cette décision "assure les objectifs budgétaires de 2012 et ouvre la voie aux nécessaires réformes structurelles", a déclaré le ministre grec des Finances, Evangelos Vénizelos, dans un communiqué.

POURSUITE DES DISCUSSIONS SUR LE FESF

Selon plusieurs sources, les Européens restent toutefois largement divisées sur le niveau de la décote qui devra être appliquée aux obligations grecques ainsi que sur le caractère volontaire ou non de la participation des banques.

Les autorités allemandes, en particulier le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, insistent pour que l'enveloppe de 50 milliards d'euros négociée le 21 juillet dernier soit considérablement revue à la hausse, au besoin en forçant les banques à faire un effort supplémentaire.

Paris se montre réticent, craignant de déclencher un événement de crédit aux conséquences imprévisibles.

Les ministres ont en revanche à peine débattu des différentes formules disponibles pour "maximiser" la puissance de tir du FESF, qui divise aussi Paris et Berlin.

Le ministre de l'Economie, François Baroin, a souligné que la France continuait de penser que la transformation du fonds en banque était la meilleure solution mais qu'elle n'en faisait pas "un point d'affrontement définitif".

"Ce qui compte, c'est ce qui marche. Et ce qui marche, c'est ce qui ira vers la dissuasion et des pare-feu efficaces et c'est autour de cela que l'on essaie de travailler", a déclaré le ministre après la réunion.

Octroyer une licence bancaire au FESF lui permettrait d'avoir accès à des financements de la Banque centrale européenne et de multiplier sa capacité d'action par un facteur allant jusqu'à cinq.

Mais Berlin se refuse à cette possibilité, qui reviendrait à accepter que l'institution de Francfort finance les pays de la zone euro, l'un des dogmes explicitement exclus par les traités européens.

Les autres membres de la zone euro sont eux aussi divisés, la Belgique ou l'Espagne s'étant prononcés pour un rapprochement BCE-FESF alors que la Slovaquie ou l'Autriche ont indiqué que cette solution n'était plus étudiée.

Le compte à rebours est cependant lancé en vue non seulement des sommets de dimanche et de mercredi mais aussi et surtout du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 à Cannes début novembre.

Jeudi soir, le président américain Barack Obama s'est entretenu sur la situation économique en Europe avec son homologue français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron.

Julien Toyer, édité par Danielle Rouquié