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Europe

L'Escherichia coli a fait 15 morts en Allemagne et un en Suède

Les concombres contaminés par la bactérie Escherichia coli ont fait une quinzième victime en Allemagne, mardi, et une Suédoise qui y a séjourné a également succombé à la maladie. /Photo prise le 31 mai 2011/REUTERS/Francisco Bonilla

Les concombres contaminés par la bactérie Escherichia coli ont fait une quinzième victime en Allemagne, mardi, et une Suédoise qui y a séjourné a également succombé à la maladie. /Photo prise le 31 mai 2011/REUTERS/Francisco Bonilla - -

Les concombres contaminés par la bactérie Escherichia coli ont fait une quinzième victime en Allemagne, mardi, et une Suédoise qui y a séjourné a également succombé à la maladie.

Il s'agit du premier cas mortel hors d'Allemagne depuis le début de l'épidémie, qui touche également l'Espagne, la France, la Grande-Bretagne, le Danemark et les Pays-Bas. Les malades, dont le nombre dépasse aujourd'hui le millier, ont tous en commun d'avoir séjourné récemment outre-Rhin.

Au-delà de l'aspect sanitaire, la crise suscite des tensions diplomatiques entre Berlin, Madrid, Paris et Moscou.

La bactérie responsable d'un syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui affecte le sang, les reins et, dans les cas graves, le système nerveux, a été décelée dans des concombres importés d'Espagne, mais on ignore s'ils ont été contaminés sur les lieux de production, durant leur transport ou sur les lieux de vente.

En Allemagne, la consommation de concombres, de tomates et de laitue est déconseillée et certains produits ont été retirés des étals. "La situation est tendue mais peut être surmontée", a assuré lundi soir le ministre allemand de la Santé, Daniel Bahr.

Les autorités russes ont quant à elle interdit les importations de légumes en provenance d'Allemagne et d'Espagne. "Si la situation ne change pas, nous interdirons toute la production européenne", a averti Guennadi Onichtchenko, directeur de l'Agence russe de défense des consommateurs, cité par l'agence de presse Interfax.

PARIS DEMANDE LA TRANSPARENCE

En France, où trois cas ont été signalés, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a invité les autorités allemandes et espagnoles à la transparence.

"Au début les autorités allemandes étaient formelles, aujourd'hui il y a des questions qui se posent de plus en plus, je veux savoir quelle est cette origine. Nous avons besoin d'une information d'une transparence totale de la part des autorités allemandes, mais aussi de la part des autorités espagnoles", a-t-il souligné sur France 2 (voir ).

Pour les autorités espagnoles, rien ne prouve que la contamination soit imputable aux producteurs locaux, dont le manque à gagner s'élève à 200 millions d'euros par semaine, selon une organisation professionnelle.

Outre l'Allemagne et la Russie, le Danemark, la République tchèque, le Luxembourg, la Hongrie, la Suède et la Belgique ont cessé d'importer des concombres espagnols, selon les médias locaux.

La souche de la bactérie responsable de l'épidémie n'a jusqu'ici pas été décelée en Espagne, a fait valoir mardi Rosa Aguilar, ministre espagnole de l'Agriculture et de l'Environnement, avant une rencontre informelle avec ses homologue européens, dans l'est de la Hongrie.

"Du point de vue de l'Espagne, il y aura deux points importants dans les discussions d'aujourd'hui: nous souhaitons d'une part faire savoir clairement que les produits espagnols sont sains et de bonne qualité et nous plaidons d'autre part pour solution commune", a-t-elle souligné, selon l'agence de presse hongroise MTI.

A Bruxelles, la Commission européenne fait quant à elle remarquer que "l'épidémie est limitée géographiquement à une zone aux alentours de Hambourg".

"Les efforts sont mis en oeuvre pour déterminer toutes les causes possibles de la contamination et ont déjà donné des résultats préliminaires. Elle (la Commission) juge par conséquent l'interdiction des produits disproportionnée", ajoute-t-elle.

La bactérie incriminée produit des shigatoxines (STEC) qui peuvent entraîner des manifestations cliniques variées telles que des diarrhées banales ou hémorragiques, susceptibles d'évoluer vers le SHU.

Selon le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (CEPCM), basé en Suède, cette épidémie de STEC/SHU est d'une ampleur sans précédent.

Par Eric Kelsey, Avec Niklas Pollard à Stockholm, Thierry Lévêque à Paris, Sonya Dowset à Madrid et Krisztina Than à Budapest, Jean-Philippe Lefief pour le service français