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L'accord sur la Grèce a sauvé l'euro, estime François Baroin

Le nouveau plan pour la Grèce arraché par les dirigeants européens à Bruxelles a permis de sauver l'euro, a déclaré jeudi François Baroin. /Photo d'archives/REUTERS/Peter Macdiarmid

Le nouveau plan pour la Grèce arraché par les dirigeants européens à Bruxelles a permis de sauver l'euro, a déclaré jeudi François Baroin. /Photo d'archives/REUTERS/Peter Macdiarmid - -

PARIS (Reuters) - Le nouveau plan pour la Grèce arraché par les dirigeants européens à Bruxelles a permis de sauver l'euro, a déclaré jeudi François...

PARIS (Reuters) - Le nouveau plan pour la Grèce arraché par les dirigeants européens à Bruxelles a permis de sauver l'euro, a déclaré jeudi François Baroin.

Au bout du suspense, et après plus de dix heures de sommet, les dirigeants de la zone euro sont parvenus dans la nuit de mercredi à jeudi à arracher un accord sur la restructuration de la dette grecque, l'accroissement des capacités du fonds de soutien à l'euro et la recapitalisation des banques.

"L'accord de cette nuit est une réponse ambitieuse, globale et crédible" à la crise des dettes souveraines, a déclaré le ministre français de l'Economie sur RTL.

"Oui, bien sûr", a-t-il répondu lorsqu'on lui demandait si l'accord avait permis de sauver la monnaie unique européenne.

Les banques françaises, dont les besoins sont estimés à 8,8 milliards d'euros, se recapitaliseront "sur leurs propres résultats", a dit François Baroin.

"Et nous serons très attentifs à un point, c'est que la réduction du bilan pour monter leur niveau de protection de fonds propres se fera d'abord et avant tout au détriment de la distribution des dividendes et des bonus", a-t-il ajouté.

Le ministre a laissé entendre que les banques n'aurait pas recours à des garanties publiques pour assurer leur financement.

"Il est probable que ce guichet public éventuellement ouvert dans le dispositif d'application de cet accord ne sera pas utilisé par les banques françaises", a-t-il dit.

En France, BNP Paribas, Société générale et BPCE (Banque populaire-Caisse d'épargne), maison-mère de Natixis ont des besoins de capitaux supplémentaires de respectivement 2,1 milliards, 3,3 milliards et 3,4 milliards d'euros, selon les estimations indicatives publiées par l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP).

"IL FAUDRA S'ADAPTER

Le groupe Crédit Agricole est quant à lui considéré comme suffisamment capitalisé et n'aura dès lors pas besoin de fonds propres complémentaires.

Après la bourrasque boursière de cet été, qui a entraîné une chute brutale de leur valorisation, les principales banques françaises ont pris le mois dernier des mesures visant à réduire la taille de leur bilan et à renforcer leurs fonds propres.

Plus généralement, des mesures seront prises pour faire face au ralentissement de l' économie française, a dit le ministre de l'Economie, sans donner de détail de mesures ni de calendrier sur la révision attendue des prévisions de croissance de la France.

Alors que le gouvernement table encore sur une croissance de 1,75% en 2012, le consensus Reuters des économistes attend +0,9% à +1,0%. Paris s'est dit prêt à prendre acte du ralentissement économique en abaissant cette prévision et en prenant si nécessaire de nouvelles mesures.

"Le ralentissement est là, il impacte l'économie française et il faudra s'y adapter", a dit François Baroin.

Parmi les mesures en discussion, l'augmentation de la TVA est "une piste' mais le sujet "n'est pas tranché", a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy s'exprimera dans la soirée à la télévision pour décrypter la crise. Il pourrait annoncer à cette occasion des mesures supplémentaires pour permettre au gouvernement français de tenir ses engagements en matière de réduction des déficits publics.

Le président français a souligné le "caractère historique" des décisions prises à Bruxelles, en déclarant espérer qu'elles permettraient de "pacifier les marchés" et d'aider la Grèce, avec une dette publique divisée par deux, de retrouver "le chemin d'une croissance normale".

Patrick Vignal