Vatileaks: rencontre avec le journaliste par qui le scandale arriva

Corruption, népotisme, blanchiment d'argent, les accusations proférées de l'intérieur envers le Vatican sont un des plus grands scandales de ces dernières années. Rencontre avec le journaliste italien qui a révélé l'affaire.

Entre le discours officiel, policé, respectant à la lettre les recommandations des communicants du Saint-Siège et les agissements de certains hommes d'Eglise, Gianluigi Nuzzi affirme qu'il y a un monde. Le journaliste italien n'y va pas par quatre chemins. Il égrène ainsi par le menu, comme un improbable festin corruptif, les présents que recevaient certains proches de la papoté au plus haut niveau.

De l'argent a circulé, pour "s'offrir une place plus près du paradis" clame-t-il. Plus étonnant, des dons en nature ont, semble-t-il , été aussi distribués : "des jambons, des centaines de kilos de truffes livrées au Vatican". A la corruption, le journaliste ajoute des affaires de pédophilie.

Les fuites venaient du majordome du pape

Les documents étayant les affirmations du journaliste sont rassemblés dans le livre Sua Santita. La taupe présumée de ces fuites si embarrassantes pour le Saint-Siège n'était autre que Paolo Gabriele, le majordome du pape Benoît XVI. Assigné à résidence, il devrait être jugé pour "vol aggravé" à l'automne prochain, en compagnie d'un complice, Claudio Sciarpelletti, un autre laïc travaillant au Vatican.

Selon les rapports du procureur et du juge d'instruction, Gabriele a répété lors de ses interrogatoires qu'il était mû par un désir d'apporter une aide au pape, qui, selon lui, était mal informé de ce qui se passait à l'intérieur du Saint-Siège.

Vidéo : Pauline Revenaz et Caroline Boisson