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Rubygate: Berlusconi attend le verdict

Le verdict dans l'affaire "Rubygate" est attendu ce lundi.

Le verdict dans l'affaire "Rubygate" est attendu ce lundi. - -

Depuis son entrée en politique en 1994, le Cavaliere a été condamné plus de onze ans de prison ferme, mais aucun des jugements n'a jusqu'à présent été définitif.

L'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi attend ce lundi le verdict du tribunal de Milan dans le procès Rubygate, où il est accusé d'abus de pouvoir et prostitution de mineure, une décision qui risque de peser sur la stabilité politique de la péninsule.

"Il existe un lien, officiellement démenti mais tout autre que mystérieux, entre les affaires judiciaires de Berlusconi et le destin du gouvernement" de coalition gauche-droite dirigé par Enrico Letta, le premier de l'après-guerre, a estimé dimanche le quotidien La Stampa. Selon ce journal, Silvio Berlusconi a programmé son soutien au gouvernement de coalition comme une protection contre les poursuites judiciaires, mais en l'absence de cette protection "son intérêt à soutenir le gouvernement disparaîtrait".

Soirées "bunga-bunga"

Cette thèse est naturellement démentie par son entourage mais le ton est monté ces derniers jours à droite dans les critiques adressées au gouvernement à l'approche du verdict du tribunal de Milan dans le scandale sexuel Rubygate, même si les reproches formulés sont essentiellement de nature économique et sociale.

Entamé en avril 2011, le procès tourne autour des soirées animées, décrites comme des "orgies" par le parquet de Milan, organisées début 2010 dans la luxueuse villa de Silvio Berlusconi à Arcore, près de Milan: les fameuses soirées "bunga-bunga", auxquelles a participé, parmi d'autres jeunes femmes, la jeune Marocaine Karima El Mahroug, alias "Ruby la voleuse de coeurs", mineure à l'époque. Agé de 76 ans, le Cavaliere est poursuivi pour abus de pouvoir et prostitution de mineure.

Six ans de prison requis

La procureure Ilda Boccassini a demandé une "peine de base de cinq ans" pour le premier chef d'accusation - Silvio Berlusconi, alors Premier ministre, aurait utilisé sa position pour faire libérer la jeune Ruby interpellée à Milan pour un larcin-, "aggravée d'un an" pour avoir rémunéré les prestations sexuelles de cette mineure, un délit en Italie.

Ilda Boccassini a assorti son réquisitoire d'une sévère requête d'"interdiction à vie d'exercer toute fonction publique" à l'encontre de l'ex-président du Conseil, sénateur depuis les élections de février. Pour sa part, la défense du Cavaliere a demandé son acquittement pur et simple.

"Silvio Berlusconi doit être acquitté car il n'a commis aucun délit", avait affirmé son avocat Niccolo Ghedini, dénonçant "les préjugés" des juges et du parquet à l'encontre de son célèbre client. La thèse de Silvio Berlusconi est que des "magistrats rouge" tentent, en le poursuivant sur le plan juridique, de se substituer aux partis politiques de gauche qui n'ont pas réussi à le battre sur le plan politique.

Un verdict qui risque d'être peu favorable

Le verdict, qui risque d'être peu favorable au Cavaliere selon les pronostics de la presse, arrivera quelques jours à peine après le rejet par la Cour constitutionnelle d'un recours très important pour Silvio Berlusconi, qui cherchait à obtenir l'annulation d'une condamnation pour fraude fiscale -procès Mediaset, risquant de le priver de tout mandat électoral.

Depuis son entrée en politique en 1994, le Cavaliere a été condamné à un total de onze ans et cinq mois de prison ferme, dont trois ans couverts par une amnistie, pour des délits comme corruption, faux en bilan, financement illicite d'un parti politique ou autre, mais aucun de ces jugements n'a jusqu'à présent été définitif, Silvio Berlusconi ayant bénéficié soit d'un acquittement soit de la prescription, tandis que pour deux d'entre eux des recours et procédures d'appels sont en cours.


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A.D. avec AFP