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Italie

Référendum en Italie: forte mobilisation et polémique...autour d'un crayon

Des électeurs italiens faisant la queue pour voter lors du référendum devant un bureau de vote de Rome, le 4 décembre 2016.

Des électeurs italiens faisant la queue pour voter lors du référendum devant un bureau de vote de Rome, le 4 décembre 2016. - Filippo MONTEFORTE / AFP

Le ministère de l'Intérieur a annoncé une participation de 57% à 19 heures, 3 heures avant la fermeture des bureaux de vote. Un succès, malgré la polémique insolite qui a surgi au cours de la journée.

Rien ne dit encore dans quel camp penche le plébiscite pro ou anti Matteo Renzi, mais la mobilisation est importante. Plus de 46 millions d'Italiens étaient appelés aux urnes ce dimanche, pour se prononcer sur une réforme constitutionnelle lors d'un référendum qui s'est concentré autour du président du Conseil italien.

A 20 heures, la taux de participation atteignait 57,22%, d'après les chiffres du ministère de l'Intérieur. Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 23 heures, heure à laquelle de premières estimations devraient être disponibles. Les résultats eux, seront dévoilés au cours de la nuit. Matteo Renzi a annoncé qu'il s'exprimerait vers minuit. 

Vague de "no" dans la classe politique

En pleine vague populiste, ce vote crucial décidera du sort du chef du gouvernement italien, qui a assuré qu'il démissionnerait en cas d'échec. L'Europe et les marchés financiers surveillent la situation d'un oeil inquiet et redoutent, six mois après le coup de tonnerre du Brexit, une énième phase d'instabilité, cette fois dans la troisième économie de la zone euro. 

Le scrutin porte sur une réforme qui prévoit notamment une importante réduction des pouvoirs du Sénat, une limitation des prérogatives des régions, et la suppression des provinces italiennes.

De la droite classique aux populistes du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, en passant par la Ligue du Nord xénophobe, jusqu'aux frondeurs du parti de Matteo Renzi, le Parti démocrate, une grande partie de la classe politique appelle à voter "no". Cette opposition est plus unie encore par l'idée de renvoyer Renzi chez lui, "a casa".

Pic de participation dans le fief de Renzi

Les derniers sondages autorisés, il y a deux semaines, donnaient 5 à 8 points d'avance au non, mais avec encore beaucoup d'indécis. Dans le fief de Matteo Renzi, à Florence (la ville dont il a été maire), la participation est montée à 67,45% à 20 heures.

A midi, l'affluence la plus importante se situait dans la province de l'Emilie Romagne, dans le nord du pays, avec 25,95%. Contre 13,02% seulement dans la province méridionale de Calabre, comme le rapporte le Huffington Post italien, citant toujours des informations fournies par le ministère de l'Intérieur. A cette heure-là, la participation au niveau national était de 20%.

Polémique autour... d'un crayon

Après une campagne marquée par de féroces attaques, une énième polémique a surgi dimanche en plein vote. Les électeurs étaient appelés à cocher la case du "si" ou du "no" avec un crayon fourni par l'Intérieur et présenté comme indélébile. Mais plusieurs ont assuré, notamment sur les réseaux sociaux, qu'il était effaçable. 

Beppe Grillo, suivi du leader de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, n'ont pas attendu longtemps pour dénoncer le fameux crayon, "matita" en italien, qui a carrément donné lieu à un "matita gate" sur Twitter. Beaucoup d'utilisateurs du réseaux social ont choisi d'alimenter la polémique avec humour.

"Sur mon crayon il était écrit IKEA", écrit par exemple un internaute. "Non seulement ils s'effacent, mais ils contiennent de l'huile de palme", ironise un autre. "Les Italiens sont un peuple de complotistes", regrette pour sa part le vice-directeur du quotidien Corriere Della Sera.

Charlie Vandekerkhove avec AFP