Migrants syriens du cargo Ezadeem: "le futur ici est bien meilleur"

TEMOIGNAGE - Les migrants débarqués en Italie ont été accueillis dans des centres d'accueil. La majorité d'entre eux est encore loin d'avoir terminé le périple. A 20 ans, Corian veut se rendre en Suède pour rejoindre ses parents. Et Hamad souhaite juste pouvoir nourrir ses quatre enfants.

Les 360 migrants débarqués samedi à Corgliano d'un cargo abandonné par son équipage, ont été transportés dans des centres d'accueil. Ils ont rejoint des centaines d'autres arrivés en moins de deux semaines dans les mêmes conditions.

La marine militaire italienne avait d'abord fait état d'une estimation de quelque 450 migrants à bord de ce cargo, l'Ezadeen, livré à son sort par son équipage et privé d'électricité, avant de confirmer ce chiffre de 360: 232 hommes, 54 femmes et 74 mineurs, tous en bonne santé.

"J'aurais la paix et la liberté"

A une centaine de kilomètres au sud de leur lieu d'arrivée, BFMTV a rencontré certains de ces migrants, qui ne sont toujours pas arrivés au bout de leur voyage. après avoir passé une visite médicale dans un centre de Crotone, ils ont dû donner leur identité. La police a pris leurs empreintes et les a photographiés. Mais aucun ne souhaite apparaître à l'image de peur de représailles du régime syrien. A 20 ans, Corian vient de Damas et veut rejoindre ses parents en Suède. "J'ai travaillé en Turquie pendant deux ans et je me suis dit que si j'allais en Europe, je pourrais vivre bien, explique-t-il à BFMTV. "J'aurais la paix et la liberté", développe le jeune homme qui craint qu'en Suède, on le renvoie en Italie.

Comme lui, la plupart des migrants veulent quitter l'Italie. Hamad a voyagé sur l'Ezadeen avec sa femme et ses quatre enfants. "En Europe je me sens mieux, explique-t-il au micro de BFMTV."Le futur ici pour ma femme, pour mes enfants, est bien meilleur. Ils peuvent étudier, faire ce qu'ils veulent. et partout où j'irai je pourrai nourrir mes enfants", témoigne le père de famille.

En Italie, le total des arrivées pour l'année 2014 a dépassé 160.000, soit une moyenne de plus de 400 personnes par jour, dont plus de la moitié sont Syriens ou Erythréens.

A. D. avec Kelly Lafin, Vincent Giraldo et Francis Simoes