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Le séisme en Italie est un "châtiment divin" contre les unions civiles, assure un animateur radio

La statue de Saint-Benoît, dans le centre de Norcia, épicentre du séisme de 6,6 qui a frappé le centre de l'Italie le 30 octobre.

La statue de Saint-Benoît, dans le centre de Norcia, épicentre du séisme de 6,6 qui a frappé le centre de l'Italie le 30 octobre. - ALBERTO PIZZOLI / AFP

Quelques heures après le séisme de 6,6 qui a frappé le centre de l'Italie dimanche, l'animateur d'une radio catholique a assimilé le phénomène à un "châtiment divin" contre les unions civiles, autorisées aux couples de même sexe depuis le mois de mai.

Les trois tremblements de terre qui ont frappé le centre de l'Italie fin octobre sont un "châtiment divin". C'est ce qu'a très sérieusement estimé dimanche lors de sa chronique un animateur de Radio Maria, une radio catholique diffusée en Italie et dans plusieurs autres pays, dont la France.

Des paroles prononcées sans sourciller, quelques heures à peine après qu'une dernière secousse - de 6,6 sur l'échelle de Richter, la plus forte depuis 36 ans - a été ressentie dans le pays. Des paroles largement reprises par les médias et par des citoyens atterrés au fil des jours qui ont suivi la diffusion de la chronique.

En ligne de mire, les unions civiles

"D'un point de vue théologique, ces désastres sont une conséquence du péché originel, on peut les considérer vraiment comme le châtiment du péché, même si le mot ne plaît pas", a déclaré l'animateur derrière son micro, avant de poursuivre son raisonnement:

"On a l'impression que ces offenses portées à la loi divine, pensez à la dignité de la famille, du mariage, et à la dignité de l'union sexuelle... On en vient à penser que nous sommes face à un châtiment divin, un avertissement très fort pour retrouver les principes de la loi naturelle". 

La radio se désolidarise des propos

Pour les médias italiens, cette tribune est une référence évidente aux unions civiles, ouvertes aux couples de même sexe depuis le mois de mai dans la péninsule. En février dernier, sur les mêmes ondes, un intervenant avait souhaité la mort de Monica Cirinnà, la sénatrice qui a défendu le projet de loi sur ces unions, rappelle le magazine L'espresso.

Les propos prononcés dimanche ont d'abord été attribués au directeur de la radio, le père Livio Fanzaga. Mais L'espresso s'est ensuite rétracté, expliquant qu'il ne parvenait pas à identifier l'auteur de ces déclarations très peu scientifiques.

Sur son compte Twitter, la radio a publié vendredi un démenti de quelques lignes, expliquant que le directeur de la radio n'était pas l'auteur de cette chronique. Ajoutant aussi qu'elle avait été prononcée à "titre personnel" par un animateur "externe" et qu'elle ne reflétait pas la pensée de Radio Maria.

Twitter s'enflamme

Mais le mal est fait, en témoignent les nombreuses mentions de ces propos sur les réseaux sociaux, qui continuent de se multiplier vendredi. 

"Les ondes de Radio Maria sont plus dangereuses que les ondes sismiques", écrit un utilisateur de Twitter. "Quels pécheurs devaient être les dinosaures...", ironise un autre. "Le tremblement de terre est une punition divine pour les unions civiles. Par contre le cancer est un don pour qui absorbe les ondes de Radio Maria", s'insurge un troisième.

Jenus de Nazareth, un dessinateur et blogueur qui s'amuse à détourner le personnage de Jésus et des épisodes bibliques, s'est lui aussi emparé de la polémique. Dans un dessin publié vendredi sur sa page Facebook, il met en scène la discussion entre deux dinosaures, peu avant la disparition de leur espèce et juste après un tremblement de terre.

"Peut-être qu'on aurait pas dû faire cette chose, ce jour-là..." explique un des deux animaux à son compère. "On était d'accord sur le fait qu'on en parlerait plus jamais!!" lui rétorque l'autre. 

Charlie Vandekerkhove