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Le pape François et l'homosexualité: 5 ans de progrès et contradictions

Le pape François en Irlande, le 26 août 2018.

Le pape François en Irlande, le 26 août 2018. - Tiziana Fabi - AFP

Depuis son arrivée à Saint-Pierre, le pape François s'est exprimé à plusieurs reprises sur la question de l'homosexualité, et s'est parfois montré contradictoire sur la question.

Dimanche, lors d'une conférence de presse dans l'avion qui le ramenait d'Irlande, le pape François a recommandé aux parents de recourir à la psychiatrie lorsqu'ils constatent des penchants homosexuels chez leurs enfants.

"Je leur dirais premièrement de prier, ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner une place au fils ou à la fille. Quand cela se manifeste dès l'enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses", a ainsi répondu le souverain pontife à un journaliste qui l'interrogeait sur ce sujet. Des propos qualifiés d'"irresponsables" par les associations de défense des droits LGBT, qui ont rappelé dans un communiqué que "l'homosexualité n'est pas une maladie". 

Ces déclarations du pape François s'inscrivent dans la lignée de son positionnement conforme à celui de l'Eglise catholique sur la question de l'homosexualité, bien que plusieurs de ses déclarations aient pu laisser croire à une certaine ouverture sur la question.

> "Qui suis-je pour juger?"

Fin juillet 2013, le pape François revient de son premier déplacement à l'étranger depuis son arrivée à Saint-Pierre, quatre mois plus tôt. Dans l'avion qui le ramène des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), qui se tenaient cette année-là à Rio de Janeiro, le nouveau souverain pontife lance à propos de l'homosexualité une formule qui restera, et témoignera d'un certain progressisme sur ce sujet:

"Les homosexuels ne doivent pas être marginalisés à cause de leur orientation sexuelle, mais être intégrés dans la société. Le problème n'est pas d'avoir cette tendance, c'est de faire du lobbying. C'est le problème le plus grave selon moi. Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger?", avait ainsi lancé le pape. 

Trois ans plus tard, en juin 2016, le pape François réutilise cette formule de tolérance, toujours au cours d'une conférence de presse tenue à bord de l'avion papal, cette fois-ci de retour d'un déplacement en Arménie.

Alors qu'une tuerie de masse a été commise deux semaines plus tôt dans un club gay d'Orlando, en Floride, le pape soutient que le catéchisme de l'Eglise catholique enseigne la non-discrimination et le respect des homosexuels.

"Une personne qui vit cette condition, qui a une bonne volonté, qui cherche Dieu, qui sommes-nous pour la juger", interroge-t-il une nouvelle fois. 

> Des paroles et positions contradictoires

Pourtant, malgré cette ouverture affichée, le pape a tenu à d'autres occasions des propos contradictoires, ou adopté des positions ambivalentes. Ainsi, le 25 septembre 2015, à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, il faisait dans son discours une allusion à peine dissimulée au mariage homosexuel, dénonçant une "colonisation idéologique à travers l’imposition de modèles et de styles de vie anormaux".

Pourtant deux jours avant ce discours, il avait reçu un couple homosexuel à l'ambassade du Vatican à Washington, en l'occurrence l'un de ses amis argentins et son compagnon. Cette rencontre avait elle-même eu lieu à la veille d'une entrevue de François avec une égérie controversée des opposants au mariage homosexuel aux Etats-Unis, Kim Davis. En 2015 toujours, le souverain pontife avait d'ailleurs bloqué la nomination par François Hollande d'un ambassadeur de France homosexuel au Vatican.

A.S.