L'ordre des Franciscains menacé par la faillite
Les Franciscains en faillite? C’est en tout cas ce qu’a dévoilé le supérieur de l’ordre, Michael Perry. Le 17 décembre, il a appelé à la solidarité dans une lettre ouverte adressée aux des Frères mineurs (autre nom des Franciscains). En cause: des malversations, dont aurait été victime l’ordre religieux. Une enquête interne a été ouverte, qui épluche les comptes depuis 2003.
L’ordre des Franciscains, créé au Moyen-Âge par saint François d’Assise, se trouve ainsi dans une situation financière particulièrement grave. Le magazine italien Panorama révèle que des dizaines de millions d’euros ont été investis dans des sociétés suspectes, qui font l’objet, en Suisse, d’une enquête pour trafics illicites. D’autres journaux italiens évoquent les choix hasardeux de l’ordre, comme la disparition de millions d’euros dans la rénovation de l’hôtel "Il Cantico" à Rome. Un luxe bien éloigné des valeurs fondatrices de l’ordre, qui compte aujourd’hui 13.600 frères dans 110 pays.
La gestion de l'ordre, objet d'une enquête
Dans sa lettre ouverte, Michael Perry précise que le trésorier général de l’ordre a démissionné. Plusieurs frères, ainsi que des membres externes, sont soupçonnés d’activités financières douteuses. "A cause de l'étendue et de l'ampleur de ces activités (douteuses), la curie générale se trouve confrontée à de graves - et je souligne 'graves' - difficultés financières, avec de lourdes dettes", a précisé le supérieur des Franciscains, qui demande aux provinces d’envoyer une contribution financière à Rome pour éviter la faillite.
L'enquête interne porte sur la gestion de l'ordre depuis 2003, date de l'arrivée à sa tête de José Rodriguez Carballo, qui y est resté jusqu'à sa nomination par le pape François en 2013 comme numéro deux de la Congrégation, qui supervise tous les ordres religieux.
Dans un communiqué publié le week-end dernier, les Franciscains de Suisse ont tenu à se démarquer de ces révélations. Le père Raphaël Fässler, supérieur des Franciscains helvètes, souligne que la province qu’il dirige est "financièrement et juridiquement" indépendante de la curie située à Rome.