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Italie: le procès en appel du Rubygate s'ouvre... sans Berlusconi

Silvio Berlusconi le 18 juin 2014, à Rome.

Silvio Berlusconi le 18 juin 2014, à Rome. - -

L'ex-Cavaliere, qui purge sa peine d'un an de travaux d'intérêt général pour fraude fiscale dans le procès Mediaset, n'était pas présent à l'ouverture d'un autre de ses procès, ce vendredi: celui du Rubygate, dans lequel il est accusé de prostitution de mineures et d'abus de pouvoir.

Le procès en appel du Rubygate, dans lequel Silvio Berlusconi est accusé de prostitution de mineures et abus de pouvoir, s'est ouvert ce vendredi à Milan, et devrait se terminer à la mi-juillet. Mais en l'absence du principal intéressé, l'effervescence médiatique n'était pas au rendez-vous. Comme presque tous les vendredis depuis le 9 mai, Silvio Berlusconi se trouvait en effet à Cesano Boscone, près de Milan où il a passé la matinée dans un centre pour malades d'Alzheimer pour purger sous forme de travail d'intérêt général une peine d'un an de prison pour fraude fiscale, dans le cadre du procès Mediaset.

Berlusconi condamné à 7 ans de prison en 2013

L'audience de ce vendredi a été consacrée à lire la sentence de première instance et à fixer un calendrier qui prévoit dès le 11 juillet le réquisitoire du parquet et une semaine plus tard le 18, le délibéré des juges et le verdict. L'ex-Cavaliere, sans immunité parlementaire et en déclin politique depuis son exclusion du Sénat à l'automne 2013, est défendu en appel par les professeurs Franco Coppi et Filippo Dinacci, qui remplacent ses avocats historiques, Niccolo Ghedini et Piero Longo, objets d'une enquête du parquet qui les soupçonne d'avoir corrompu les témoins du procès en première instance.

La première mouture du Rubygate s'était terminée par une condamnation en juin 2013 à sept ans de prison pour Silvio Berlusconi, 77 ans, et une interdiction à vie de mandat public. Il a été reconnu coupable d'avoir payé pour des rapports intimes avec "Ruby la voleuse de coeurs", la Marocaine Karima El-Mahgroub, quand elle était mineure, et pour avoir fait pression sur la préfecture de Milan afin qu'elle soit relâchée après un larcin, en affirmant qu'elle était la petite-fille d'Hosni Moubarak.

"Convaincu de son innocence"

Selon Franco Coppi, Silvio Berlusconi "est convaincu de son innocence, ce qui lui donne une grande force" pour affronter le procès en appel. L'avocat n'a pas totalement exclu que Silvio Berlusconi se présente à une audience, "si le collège de ses défenseurs devait le juger utile ou nécessaire". Même s'il a semblé vouloir l'éviter après des déclarations agressives du magnat contre la magistrature qualifiée "d'incontrôlable, incontrôlée et irresponsable", dans un témoignage qu'il a rendu jeudi à Naples.

En cas de confirmation de sa culpabilité, Silvio Berlusconi ira certainement en cassation, une procédure qui prendra plusieurs mois. Si les sept ans de condamnation étaient maintenus, l'ex-Premier ministre perdrait le bénéfice des travaux d'intérêt général et d'une amnistie de trois ans dans le procès Mediaset, ce qui l'amènerait à devoir purger 11 ans de prison, vraisemblablement sous forme d'assignation à domicile.

Des témoignages en contradiction avec les écoutes

En première instance, le Rubygate avait donné lieu à un défilé de jeunes femmes qui avaient raconté les fêtes dans la villa du milliardaire à Arcore, près de Milan. Elles avaient décrit des dîners élégants, en contradiction avec ce qui ressortaient des écoutes de leurs téléphones portables et d'autres témoignages parlant de fêtes obscènes ponctuées de déguisements salaces, de scènes de lapdance et striptease, et de passages dans la chambre à coucher de Silvio Berlusconi.

Dans une interview au Giornale (propriété de la famille Berlusconi), Ruby a répété sa version selon laquelle elle n'a jamais eu de relations intimes avec le magnat: "Berlusconi a été condamné pour rien". "Je suis au milieu d'une machine de guerre, de gens qui poursuivent un objectif", abattre politiquement Silvio Berlusconi, a-t-elle dit.

A.S. avec AFP