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En Sardaigne, une mine occupée par des travailleurs "exaspérés"

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Une quarantaine de mineurs "exaspérés" ont poursuivi mercredi pour la troisième journée consécutive l'occupation de la mine de Sulcis, en Sardaigne, pour empêcher sa fermeture. Le climat est de plus en plus tendu, comme l’a constaté un photographe de l'AFP.

Les mineurs, qui se relaient au fond du puits à une profondeur de 373 mètres, se sont dits "désespérés et exaspérés" lors d'une conférence de presse souterraine.

Devant les journalistes et photographes, l'un d'entre eux s'est même tailladé l'avant-bras avec un couteau qu'il avait dans sa poche avant de s'évanouir. Il a été aussitôt secouru par ses amis et sa blessure a nécessité dix points de suture.

Les mineurs de la Carbosulcis étaient descendus dimanche soir dans une galerie de la mine Nuraxi Figus, dans le sud-ouest de la Sardaigne, pour réclamer le déblocage d'un projet de relance de la production. Ils affirment avoir emporté avec eux dans les entrailles de la terre plusieurs centaines de kilos d'explosif.

Une industrie en crise

Outre la production de charbon, celle d'aluminium est aussi en danger en Sardaigne. Plusieurs fermetures sont déjà programmées, comme à l'usine d'Alcoa. La remise en production de celle de Eurallumina est aussi en difficulté.

Les mineurs entendent faire pression sur le gouvernement de Mario Monti à quelques jours d'une rencontre prévue vendredi à Rome au ministère du Développement économique. Elle réunira des représentants syndicaux de la région Sardaigne et du ministère pour faire le point sur la crise qui frappe les principales industries de l'île.

Le secrétaire d'Etat au Développement économique, Claudio De Vincenti, a indiqué dans une interview mercredi qu'un projet de reconversion de la mine en site de stockage de dioxyde de carbone, défendu par les salariés, "ne tient pas la route car il coûterait aux contribuables 250 millions d'euros par an pendant huit ans".

La mine emploie 463 personnes, et a déjà été occupée trois fois, en 1984, en 1993 et en 1995. Les mineurs étaient restés alors dans la galerie pendant cent jours.