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Elections en Italie : Bersani, le candidat normal à l'italienne

Pierluigi Bersani

Pierluigi Bersani - -

Pierluigi Bersani, candidat du centre-gauche italien au poste de chef du gouvernement se pose en homme politique humble pour faire barrage à Silvio Berlusconi.

"L’Europe a besoin de progressistes à sa tête". Voilà comment François Hollande a soutenu la candidature de son homologue de centre-gauche italien Pierluigi Bersani (Parti démocrate) aux élections générales qui se déroulent dimanche et lundi dans la botte. En fait le président français n’est pas le seul à soutenir ardemment la candidature du favori (selon les sondages) au poste de prochain chef du gouvernement italien.

Le Belge Elio Di Rupo comme le patron des socialistes européens Martin Schultz ont aussi apporté leur pierre à l’édifice, et leur notoriété internationale à un scrutin où l’enjeu est de faire obstacle au revenant Silvio Berlusconi.

Homme discret et habile tacticien

"Je dois faire passer Berlusconi aux archives", martèle-t-il jour après jour comptant sur le dégoût de ses administrés. Risqué car un referendum pour ou contre le retour du candidat de la droite n'en fera pas un leader légitime.

Homme discret, fade pour certains, mais habile tacticien Pierluigi Bersani a, dans la foulée de primaires dynamisées par son adversaire, le jeune maire de Florence, masqué une campagne sans grande envergure par un programme large, à mi-chemin entre une politique sociale forte et une maîtrise rigoureuse des déficits dans la lignée du sortant Mario Monti. Ce dernier pourrait, en cas d’absence de majorité dans les deux chambres, devenir son allié.

Il promeut "l'emploi, l'équité, le travail et la moralité" mais aussi une vague de privatisations. Son slogan ? "L'Italie juste" !

"Sans racines, on ne peut pas produire de nouvelles feuilles"

Un projet ambitieux, qu'il veut tourné vers l'avenir, mais à 61 ans, cet ex-communiste dégarni mise surtout sur ses origines modestes et ses racines ancrées en Emilie-Romagne, comme l’entraineur du PSG Carlo Ancelotti, pour séduire les électeurs. "Sans racines, on ne peut pas produire de nouvelles feuilles", a théorisé le diplômé de philosophie qui a pris la tête des troupes du PD en 2009 à la suite de Romano Prodi.

Considéré comme un homme simple et honnête, l'amateur de cigares toscans s'est entouré de jeunes et de femmes pour briguer la confiance des Italiens. Sans perdre de son humilité, à l'opposé de Silvio Berlusconi. "Je travaille plus pour mon pays que pour mon parti", a-t-il assuré. Lui-même se définit comme un élément politique "d'occasion, mais sûr". Certainement rassurant en temps difficile. Un président normal.