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Italie

Des funérailles au milieu des ruines à Amatrice

Une semaine après le séisme dévastateur, la ville d'Amatrice est toujours en deuil. Localité la plus touchée par la catastrophe, des funérailles nationales s'y sont déroulées mardi en présence du Président et du chef de gouvernement.

Les trois quarts des 292 victimes confirmées du séisme du 24 août sont originaires d'Amatrice. La localité est de loin la plus touchée par ce tremblement de terre dévastateur. Les dégâts sont également considérables: les habitants tentent de reprendre leur quotidien au milieu d'un tas de ruines.

Mardi, les drapeaux étaient toujours en berne pour une seconde journée de deuil lors d'une cérémonie solennelle. Cet hommage dans la ville était important pour les familles de victimes et les sinistrés.

"C'est normal que la cérémonie ait lieu ici. Les victimes sont nées, ont vécu et sont mortes à Amatrice", témoigne une habitante.

Des centaines de personnes, secouristes, riverains, élus, y compris le président de la République Sergio Mattarella et le chef du gouvernement Matteo Renzi, ont assisté debout à cette cérémonie émouvante tenue sous une sorte de grand toit en plastique. Des dizaines de ballons blancs ont également été lâchés au ciel.

"Le tremblement de terre ne tue pas, ce sont les œuvres de l'homme qui tuent", a déclaré Mgr Domenico Pompili, évêque de Rieti, au cours de la cérémonie, visant vraisemblablement par cette allusion les édifices mal construits qui en s'écroulant ont fait des victimes.

Reloger au plus vite les sinistrés

Après ce temps de deuil, les enquêtes ouvertes par les parquets de Rieti pour le versant sud-ouest de la montagne et Ascoli Piceno pour le versant nord-est pour "désastre et homicides involontaires", qui pourraient déboucher à terme sur des procès de personnes physiques ou morales, entreront dans le vif du sujet.

"Après les funérailles et l'enterrement des corps, je donnerai mandat à la police judiciaire" pour procéder au début de l'enquête, a déclaré le procureur de Rieti dans les médias italiens. 

Parallèlement, les autorités s'emploient à trouver des solutions pour les quelque 2.900 sinistrés hébergés par la protection civile, pour la plupart dans de grandes tentes bleues qui résisteront difficilement au froid attendu dès septembre dans cette région de moyenne montagne.

Les autorités ont cependant promis de ne pas suivre l'exemple de L'Aquila, où pour reloger au plus vite les quelque 65.000 sinistrés, le choix avait été fait de construire de nouveaux quartiers en périphérie, en délaissant le centre historique, qui reste encore très marqué sept ans après. 
P. P. avec Stéphanie Zenati, Fanny Morel et Anne-Sophie Warmont