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Italie

Crise politique en Italie: toujours pas de gouvernement, beaucoup d'hypothèses

Carlo Cottarelli et Sergio Mattarella à la présidence italienne le 29 mai 2018.

Carlo Cottarelli et Sergio Mattarella à la présidence italienne le 29 mai 2018. - Paolo GIANDOTTI / Italian Presidency press office / AFP

La nomination des nouveaux ministres était attendue mardi mais a été repoussée. L'idée d'un retour au gouvernement de coalition entre le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue ressurgit, alors qu'un Premier ministre de transition a été désigné.

L'Italie n'est pas encore fixée sur son sort. Alors que le président de la République, Sergio Mattarella, a confié à Carlo Cottarelli la charge de former un nouveau gouvernement, celui-ci se fait attendre, près de trois mois après les élections législatives. Les deux hommes se sont réunis mardi et l'annonce de la composition de l'équipe gouvernementale était attendue en fin d'après-midi, mais elle a été reportée sans explications, ce qui a poussé les médias italiens à une frénésie de conjectures. Ce mercredi matin, le Premier ministre et le président se sont à nouveau retrouvés au Quirinal, le siège de la présidence à Rome, de manière informelle.

Ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI), Carlo Cottarelli a été désigné lundi, au lendemain du veto spectaculaire mis par Sergio Mattarella à un gouvernement alliant la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles (M5S) sans garantie du maintien de l'Italie dans l'euro.

Les paris sont ouverts

Certains évoquent un retour aux urnes dès le 29 juillet, tandis que des ouvertures mardi soir de Luigi Di Maio, le chef de file du Mouvement 5 étoiles, ont relancé l'hypothèse d'un gouvernement entre le M5S et la Ligue d'extrême droite, dirigée par Matteo Salvini.

Parmi les scénarios possibles, la presse évoque également un retour du juriste Giuseppe Conte à la tête d'un gouvernement ou même celle d'un exécutif dirigé par Matteo Salvini, ou par son bras droit Giancarlo Giorgetti, actuellement en pleine ascension dans les sondages.

Si Carlo Cottarelli présente ce mercredi une liste de ministres ce nouveau gouvernement n'aurait aucune chance d'obtenir la confiance d'un Parlement dominé par les populistes eurosceptiques. Il devrait se contenter d'expédier les affaires courantes avant de nouvelles élections.

Vers un retour du gouvernement de coalition?

Selon le quotidien de centre-gauche la Repubblica, deux hypothèses principales se dessinent, après la rencontre de mercredi matin, qui n'a donné lieu à aucune déclaration: la première, c'est que Carlo Cottarelli, ancien dirigeant du FMI, a des difficultés à réunir un gouvernement après plusieurs refus de la part de potentiels ministrables. Il aurait donc consulté le chef de l'Etat sur l'avancement de la formation de cette liste, plus compliquée que prévu.

La deuxième, c'est que tous deux réfléchiraient ensemble à bloquer le gouvernement technique censé faire la transition jusqu'au prochain scrutin. Ils laisseraient alors une dernière possibilité au gouvernement de coalition Mouvement 5 Etoile-Ligue alors que le dialogue a repris entre les deux formations.

Reprise du dialogue

Luigi Di Maio a en effet multiplié les annonces mardi, expliquant notamment avoir abandonné l'idée de faire destituer le président de la République. "La majorité parlementaire, nous l'avons", a-t-il insisté. "Si on veut résoudre cette crise et rassurer les marchés, mettons en place un gouvernement qui a déjà un programme clair", a-t-il poursuivi, cité par la Repubblica.

"Je conteste une erreur importante dans le fait de dire non à un gouvernement qui avait une majorité, un programme et une liste de ministres", s'est insurgé pour sa part Matteo Salvini, le patron de la Ligue, qui avait annoncé lundi que les futures élections seraient "un plébiscite", que ce serait "le peuple et la vraie vie contre les vieilles castes".

"Samedi et dimanche, nous serons dans plus de 1.000 lieux publics à travers le pays pour expliquer les idées, l'avenir et le programme de la Ligue et aussi recueillir des signatures pour qu'à l'avenir le président de la République (...) soit élu directement par les citoyens", a-t-il ajouté.

Charlie Vandekerkhove avec AFP