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Accident de car en Italie: le chauffeur aurait tenté de ralentir

Une journée de deuil national a été décrétée en Italie alors que les familles enterrent leurs morts.

Une journée de deuil national a été décrétée en Italie alors que les familles enterrent leurs morts. - -

L'Italie se remet difficilement de l'accident d'autocar qui a fait au moins 38 morts dimanche dans le Sud. Ce mardi est une journée de deuil national et peut-être l'amorce d'une prise de conscience des dangers de la route.

L'Italie pleurait ses morts ce mardi lors d'une journée de deuil à l'occasion des funérailles des victimes du dramatique accident de car qui a fait au moins 38 morts dimanche dans la région de Naples.

Drapeaux en berne sur tous les édifices publics, commerces fermés pour quelques heures, programmes de télévision chamboulés: le gouvernement a décrété une journée de deuil national.

Des milliers de personnes éplorées se sont retrouvées mardi matin dans la grande salle de sport de Pozzuoli, où un autel a été aménagé pour les funérailles des victimes. La grande majorité des 38 personnes qui ont perdu la vie dans l'accident résidaient dans cette petite localité balnéaire proche de Naples. Un cordon de sécurité a été établi autour des familles, assises, en pleurs, autour des cercueils. Beaucoup de fleurs, des gradins et même un écran à l'extérieur ont été installés pour cette cérémonie à laquelle assistait le chef du gouvernement Enrico Letta.

"Une tragédie énorme", réagit le Premier ministre

C'est un "moment très triste pour l'Italie", "une tragédie énorme", a réagi Enrico Letta, tandis que le président Giorgio Napolitano dénonçait "une tragédie inacceptable", qui incite "tous, institutions comme citoyens, à un engagement plus tenace en faveur de la sécurité routière".

"Nous nous sentons tous vraiment vraiment mal. On se connaissait tous ici, nous somme tous un peu frères et soeurs... ", a réagi Franco, qui a perdu un ami dans la catastrophe. "Sa femme est à l'hôpital. Elle ne sait même pas que son mari est mort. J'ai un autre ami qui a perdu deux soeurs, deux beaux-frères et deux enfants", raconte-t-il. Un autre habitant, Annibale Spira, veut "savoir ce qui s'est passé" d'autant que "ce n'est pas la première fois qu'un accident se produit à cet endroit là".

Le parquet d'Avellino a ouvert une enquête pour "homicides involontaires". L'enquête portera non seulement sur l'éventuelle responsabilité du chauffeur, mort dans l'accident, mais aussi sur l'état du véhicule et la qualité de la barrière de protection défoncée par l'autocar pendant sa course folle.

Les Italiens traumatisés par un très lourd bilan

L'accident spectaculaire, l'un des plus meurtriers de ces dix dernières années en Europe, a traumatisé les Italiens. Le bilan officiel s'élève à 38 morts et 10 blessés parmi les passagers, auxquels s'ajoutent neuf blessés légers parmi les occupants de véhicules percutés par le car avant sa chute mortelle.

L'autocar, qui a effectué une chute de 30 mètres depuis un pont routier, transportait 48 passagers dont de nombreux enfants, tous originaires de la province de Naples. Ils revenaient d'un pèlerinage à Pietrelcina, la ville natale de Padre Pio, un prêtre italien canonisé en 2002 et vénéré dans le sud de l'Italie.

Les blessés les plus atteints sont des enfants, parfois très jeunes -plusieurs n'ont que 3 ans-, qui ont été hospitalisés à Naples. Détail poignant, révélé par l'agence Ansa: aucun n'a reçu la visite de ses parents, ce qui fait craindre que ces derniers ont perdu la vie dans la catastrophe.

Le chauffeur aurait tenté de ralentir

Une autopsie sera réalisée sur le corps du chauffeur pour vérifier si ce dernier avait pris des drogues ou de l'alcool, ou encore s'il a été pris d'un malaise. L'autocar - un gros car de tourisme - est arrivé à vive allure sur une zone en descente, en dépit de nombreux panneaux de limitation de vitesse, et a percuté les véhicules qui se trouvaient devant lui, provoquant un énorme carambolage.

Puis il a défoncé le rail de sécurité du viaduc sur plusieurs mètres et plongé dans des broussailles quelque 30 mètres plus bas. Selon certains témoignages cités par les médias italiens, l'autocar a commencé à prendre de la vitesse et perdre "des morceaux" environ un km avant sa chute mortelle. Une passagère rescapée a raconté avoir pensé que le car avait crevé puis "qu'il avait perdu une roue". Le chauffeur aurait tenté de freiner sa course en se collant contre le rail de sécurité qui s'est au contraire effondré.

D. N. et A. D. avec AFP et Pierre Miller (vidéo)