BFMTV
Europe

Israël prêt à expulser des pro-palestiniens attendus d'Europe

Manifestation de militants pro-palestiniens à l'aéroport Zaventem de Bruxelles. Les autorités israéliennes se sont préparées à l'arrivée possible ce dimanche de plusieurs centaines de militants pro-palestiniens européens dans le cadre d'une opération bapt

Manifestation de militants pro-palestiniens à l'aéroport Zaventem de Bruxelles. Les autorités israéliennes se sont préparées à l'arrivée possible ce dimanche de plusieurs centaines de militants pro-palestiniens européens dans le cadre d'une opération bapt - -

par Maayan Lubell et Jeffrey Heller JERUSALEM (Reuters) - Les autorités israéliennes se sont préparées à l'arrivée possible ce dimanche de plusieurs...

par Maayan Lubell et Jeffrey Heller

JERUSALEM (Reuters) - Les autorités israéliennes se sont préparées à l'arrivée possible ce dimanche de plusieurs centaines de militants pro-palestiniens européens dans le cadre d'une opération baptisée "Bienvenue en Palestine".

Quelque 1.200 activistes envisageraient de se rendre via l'aéroport Ben-Gourion de Tel Aviv en Cisjordanie pour participer à la construction d'une école internationale à Bethléem et pouvoir "de nouveau contester la politique israélienne d'isolement de la Cisjordanie".

Les autorités israéliennes les tiennent pour des provocateurs et ont prévenu qu'elles ne laisseraient entrer sur leur territoire aucun voyageur considéré comme un trouble potentiel à l'ordre public.

"Quatre activistes ont été arrêtés après être arrivés de Paris à bord d'un vol El Al et sont en cours d'interrogatoire", a déclaré dimanche le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.

Il avait annoncé la veille que des centaines d'agents de police seraient déployés dans l'aéroport de Tel Aviv. "Nous attendons l'arrivée de centaines d'activistes dans la journée de dimanche. Certains seront renvoyés dans leur pays. Dans le cadre de la procédure normale, ils seront interrogés et nous déciderons au cas par cas", a-t-il dit.

Au ministère de l'Intérieur, on dit avoir fourni aux compagnies aériennes une liste de 1.200 noms de passagers qui ne seront pas autorisés à entrer sur le territoire israélien. Il appartiendra aux compagnes aériennes de prendre en charge le coût de leur rapatriement, ont souligné les autorités israéliennes.

Leehee Rothschild, membre de la campagne "Bienvenue en Palestine", a déclaré que des dizaines de militants avaient été informés par des compagnies aériennes que leur billet pour Tel Aviv avait été annulé.

"Le fait qu'Israël soit prêt à retenir des personnes qui n'ont commis aucun crime et n'ont rien fait d'autre qu'afficher leur intention de venir en Palestine est une réaction hystérique", a-t-elle dit.

En France, plusieurs dizaines de militants ont manifesté dimanche à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle après s'être vu refuser l'enregistrement, leur nom figurant sur la liste dressée par les autorités israéliennes.

Beaucoup brandissaient des pancartes dénonçant: "Paris aux ordres de Tel Aviv".

"On me refuse l'embarquement, pourquoi? Parce que le gouvernement d'Israël a donné ses ordres, refus d'embarquer des personnes qui vont se rendre à Bethléem pour cette mission", a dit Accacia Condes, qui est professeur, à Reuters TV.

"Je trouve ça absolument intolérable. Je vois que cette policière a des listes, apparemment je suis dessus. La Palestine est un pays auquel on n'a pas accès. Jusqu'à quand ça va durer ?", a-t-elle ajouté.

"BON VOYAGE"

L'an dernier, lors d'une opération similaire mais de moindre ampleur, quelques centaines d'activistes pro-palestiniens avaient été bloqués à l'embarquement dans des aéroports européens et une centaine d'autres expulsés à leur arrivée en Israël.

"Il est tout à fait malheureux que nous soyons une fois de plus confrontés à ce type de provocation émanant d'extrémistes de différents pays", a déclaré mercredi à Reuters le ministre israélien de l'Information et de la Diaspora, Yuli Edelstein.

Samedi, les services du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, ont rendu publique une lettre du chef du gouvernement israélien qui sera remise aux militants pro-palestiniens refoulés.

"Vous auriez pu choisir de dénoncer la sauvagerie quotidienne du régime syrien contre son propre peuple, qui a fait des milliers de morts. Vous auriez pu choisir de dénoncer la brutale répression par le régime iranien de toute dissidence et son soutien au terrorisme dans le monde entier. Au lieu de quoi vous avez choisi de protester contre Israël, la seule démocratie du Proche-Orient", leur écrit-il.

"Nous vous suggérons par conséquent de régler d'abord les problèmes véritables de la région avant de revenir et nous faire part de votre expérience. Je vous souhaite un bon voyage", ajoute-t-il.

Avec Gérard Bon à Paris; Henri-Pierre André pour le service français