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Irlande: l'incroyable combat d'une femme pour se faire avorter d'un foetus mort

Lors d'une manifestation contre l'avortement, en Irlande, en 2013. (photo d'illustration)

Lors d'une manifestation contre l'avortement, en Irlande, en 2013. (photo d'illustration) - Peter Muhly - AFP

Alors qu'Amnesty International vient de publier un rapport sur l'avortement en Irlande, une jeune femme a raconté à Metronews le cauchemar qu'elle a vécu lorsqu'elle a voulu se faire avorter du foetus mort qu'elle portait.

Son témoignage est à peine croyable. Une jeune Espagnole installée en Irlande a raconté à Metronews le cauchemar qu'elle a vécu lorsque, en 2013, elle a appris qu'elle était enceinte, et que au bout d'onze semaines de grossesse, s'est rendu compte que le foetus qu'elle portait était mort.

"Ils m'ont tous raconté le même baratin"

Commence alors un véritable parcours du combattant pour tenter de se faire avorter en Irlande, où l'avortement est toujours interdit, sauf si la vie de la mère est menacée, mais impossible en cas de viol ou de malformation du foetus. La jeune femme raconte comment, à chacun de ses rendez-vous et contacts avec des médecins du public, elle s'est retrouvée face à des murs, fermant les yeux, dans un premier temps, sur l'état de l'enfant qu'elle portait, et refusant, ensuite, de faire quoi que ce soit pour l'en délivrer.

"Ils m'ont tous raconté le même baratin, me disant qu'il fallait faire de nouvelles échographies, plus tard, pour être bien sûr que le fœtus ne grandissait plus. Alors que je portais déjà mon bébé mort dans le ventre depuis deux mois. Émotionnellement, c'était très difficile à vivre et je craignais pour ma santé", raconte-t-elle. Essuyant un énième refus, la jeune femme rentre en urgence en Espagne, à la demande de son médecin sur place.

"Tout ce qui leur importe, c'est le foetus, même mort"

Mais, comme elle le craignait, les vrais problèmes arrivent pendant le voyage en avion jusqu'à Valence, au cours duquel elle a commencé à faire une fausse couche. Un accident qui aurait pu être évité si elle avait pu être avortée plus tôt. Ce n'est finalement qu'une fois arrivée sur le sol espagnol que la jeune femme a pu recevoir des soins pour aider à l'évacuation du foetus.

Mais cette histoire lui a laissé un goût amer. "Les médecins irlandais se fichent de la femme. Tout ce qui leur importe, c'est le foetus, même mort". Et la jeune femme désormais installée au Luxembourg et mère d'une petite fille, de conclure: "Je crains fort que le changement ne soit pas pour demain".

A.S.