BFMTV
Europe

Ioulia Timochenko appelle à "renverser" le pouvoir ukrainien

Une manifestation à Kiev le 27 novembre 2013.

Une manifestation à Kiev le 27 novembre 2013. - -

L'opposante emprisonnée sest exprimée par une lettre lue publiquement.

L'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko a appelé samedi à "renverser" le pouvoir du président Viktor Ianoukovitch en sortant dans la rue, dans une lettre lue par sa fille Evguenia devant la presse.

"Je m'adresse à tous les Ukrainiens pour leur demander de se lever contre la dictature du régime de Ianoukovitch", a écrit l'ex-Premier ministre et adversaire politique de l'actuel président.

"Ne quittez pas la rue tant que le régime ne sera pas renversé par des moyens pacifiques", a ajouté Ioulia Timochenko, qui purge une peine de 7 ans de prison et dont l'UE a réclamé le libération.

31 interpellations

Samedi à l'aube, les forces antiémeute ont dispersé avec violence un millier de manifestants qui occupaient, avec des braseros pour se réchauffer et des drapeaux européens, la Place de l'Indépendance au centre de la capitale.

Les manifestants dénonçaient la volte-face du président Viktor Ianoukovitch, qui a refusé vendredi lors d'un sommet à Vilnius de signer un accord d'association avec l'UE, en préparation depuis des mois, et qu'ils accusent de renvoyer le pays dans les bras de la Russie.

La police de Kiev a affirmé avoir fait évacuer la place pour permettre la préparation des fêtes de fin d'année, et a confirmé l'interpellation de 31 personnes, "pour hooliganisme et refus d'obtempérer". La plupart d'entre elles ont été relâchées par la suite, selon la même source.

Le Premier ministre Mykola Azarov s'est déclaré "indigné" et a annoncé avoir ordonné une enquête.

Les Etats-Unis et l'UE réagissent

Mais les dirigeants de l'opposition, qui se sont réunis samedi pour décider de leur stratégie après une semaine de manifestations, ont dénoncé un durcissement du régime et exigé la démission du président ainsi que de nouvelles élections.

"Après avoir refusé de signer l'accord d'association, Ianoukovitch a décidé qu'il était autorisé à commettre tous les crimes contre son propre peuple", a déclaré dans un communiqué le chef du parti Oudar, Vitali Klitschko. "S'il n'est pas stoppé aujourd'hui, l'Ukraine deviendra un Etat policier sauvage et une source d'instabilité au centre de l'Europe", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, dans un communiqué de leur ambassade à Kiev, ont condamné la dispersion des manifestants. L'Union européenne a dénoncé à son tour "le recours à la force contre des manifestants pacifiques", et indiqué "suivre attentivement" la situation, par la voix du ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

A.D. avec AFP