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Guerre en Ukraine: quelle est la situation au neuvième jour du conflit?

Les tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijia ont suscité l'indignation de la communauté internationale, obligeant le conseil de sécurité de l'ONU à se réunir en urgence. Kiev résiste encore à l'envahisseur, mais plusieurs autres villes ukrainiennes sont bombardées ou assiégées.

La menace nucléaire a pris une autre dimension ce vendredi en Ukraine. L'une des centrales du pays, et accessoirement la plus grande d'Europe, a été bombardée par la Russie. Si aucun incident grave n'est heureusement à déplorer, l'Europe et les États-Unis s'indignent et s'inquiètent des manoeuvres Moscou. Retour sur cette neuvième journée de conflit entre l'Ukraine et la Russie.

• La centrale nucléaire Zaporijia visée par des tirs russes

Les affrontements entre forces russes et ukrainiennes se sont poursuivis ce vendredi. Si Kiev demeure sous contrôle ukrainien malgré d'intenses bombardements, le convoi de l'armée russe se rapproche de la capitale, près de l'aéroport d'Hostomel.

Les combats se poursuivaient à Tcherniguiv, au nord de Kiev, où l'Ukraine a accusé Moscou d'avoir bombardé jeudi une zone résidentielle et des écoles, faisant 47 morts, selon un dernier bilan. La ville de Jytomyr, à 150 km à l'ouest de Kiev, a aussi essuyé des bombardements russes.

À Zaporijia, la plus grande centrale nucléaire en Europe a été attaquée et prise par l'armée russe, un événement qui a provoqué effroi et indignation à travers le monde. En début de matinée, le régulateur ukrainien a cependant indiqué que le feu, provoqué par les tirs d'artillerie, avait été éteint et qu'aucune fuite radioactive n'avait été détectée. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui réclamé un renforcement des sanctions occidentales contre Moscou après cette attaque.

• Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU

À la demande du Royaume-Uni, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU s'est tenue ce vendredi après les bombardements de la centrale de Zaporijia. L'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a estimé que cette attaque russe a représenté "une immense menace pour toute l'Europe et le monde".

La Russie, par l'intermédiaire de son ambassadeur à l'ONU, a toutefois qualifié cette accusation de "mensonge", reprochant à l'Ukraine d'avoir provoqué un incendie dans cette installation.

Emmanuel Macron s'est quant à lui dit "extrêmement préoccupé des risques" sur la sécurité nucléaire "qui résultent de l'invasion russe" et "va proposer dans les prochaines heures (...) des mesures concrètes afin d'assurer" la sécurité des cinq sites nucléaires ukrainiens.

• L'appel de Volodymyr Zelensky aux Européens

Neuf jours après le début de l'invasion, Volodymyr Zelensky tient toujours. Le président de l'Ukraine a brièvement pris la parole ce vendredi depuis Kiev. Après avoir observé une minute de silence pur les soldats morts puis une autre pour les civils touchés par la guerre, il a lancé un appel aux Européens.

"Je vous demande de ne pas être silencieux, de sortir dans la rue, de soutenir l'Ukraine, nos efforts et nos combats. Si l'Ukraine ne tient pas, l'Europe ne tiendra pas", a-t-il déclaré. "Si nous tombons, toute l'Europe tombera".

Plusieurs manifestations doivent avoir lieu en Europe ce week-end, et notamment à Paris, en soutien au peuple ukrainien. Selon un dernier décompte de l'ONU, 331 civils ukrainiens sont morts depuis le début de la guerre dont 19 enfants.

• Le spectre d'une censure en Russie

Du côté de Moscou, Vladimir Poutine a signé vendredi une loi introduisant de lourdes peines de prison pour toute personne publiant des "informations mensongères" sur l'armée, en pleine invasion de l'Ukraine par Moscou.

Ce texte, adopté peu auparavant par les députés, prévoit également des peines pour les "appels à imposer des sanctions à la Russie", qui est confrontée à de dures mesures de rétorsion occidentales.

Vendredi soir, le régulateur russe de l'Internet, Roskomnadzor, a commencé à "restreindre l'accès" à Twitter après avoir bloqué peu auparavant Facebook. Une décision basée sur une demande du parquet russe datant du 24 février, le jour du début de l'invasion russe de l'Ukraine.

• Poutine ouvert au dialogue si "toutes les exigeances russes" sont acceptées

Le président russe a déclaré dans un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz que le dialogue en faveur de la paix avec l'Ukraine n'était possible que si "toutes les exigences russes" étaient acceptées.

"La Russie est ouverte au dialogue avec la partie ukrainienne, ainsi qu'avec tous ceux qui veulent la paix en Ukraine. Mais à condition que toutes les exigences russes soient satisfaites", a indiqué le Kremlin dans un compte rendu de cet appel, qui a eu lieu "à l'initiative de l'Allemagne".
Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV