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Guerre en Ukraine: la télévision russe utilise Noël comme objet de propagande contre l'Europe

Le clip de propagande de Russia Today pour Noël

Le clip de propagande de Russia Today pour Noël - BFMTV

Dans un clip promotionnel pour la chaîne Russia Today, qui circule sur les réseaux sociaux, le Kremlin suggère que l'Europe vit dans le noir et que la situation ne fera qu'empirer l'année prochaine.

En 2021, l'abondance. En 2022, des fêtes dans le noir. Et en 2023, des Européens contraints de manger leurs animaux de compagnie... Dans une publicité diffusée sur la chaîne Russia Today (RT), Moscou profite des fêtes de fin d'année pour faire passer un message de propagande anti-Européens.

Le clip promotionnel, relayé pour la première fois en Europe par le journaliste de la BBC Monitoring Francis Scar, se veut comme une mise en garde aux citoyens européens quant aux conséquences énergétiques du soutien de l'Union européenne à l'Ukraine, alors que la guerre, à l'initiative du Kremlin, dure depuis dix mois.

"Joyeux Noël 'anti-Russes'"

Dans la première séquence, une scène de 2021, une famille fête Noël et une petite fille reçoit en cadeaux un hamster, arborant un nœud papillon. L'année d'après, à la même période, le père de la petite fille est contraint de construire un système pour transformer la roue du hamster en générateur, pour éclairer le sapin.

Dans la dernière séquence, en 2023, la famille vit manifestement dans le dénuement et le froid le plus total. Le père trouve alors dans sa soupe le nœud du hamster, suggérant que sa femme a été contrainte de cuisiner leur animal de compagnie pour survivre.

"Joyeux Noël 'anti-Russes'! Si vos médias ne vous disent pas tout, RT est disponible grâce à un VPN", peut-on lire à la fin du clip. Pour rappel Russia Today (RT) est interdit de diffusion dans les pays membres de l'Union européenne, depuis le début de l'invasion russe.

"La Russie n'essaie même plus de dissimuler son chantage énergétique", a réagi le correspondant de France 24, Dave Keating, comme l'historien militaire Cédric Mas.

L'UE fait face à un chantage énergétique de la part de Moscou, important fournisseur de gaz mondial visé par des sanctions européennes depuis le début de la guerre et qui menace en retour de perturber l'approvisionnement en gaz, voire de le couper complètement.

Début décembre, le président russe Vladimir Poutine a menacé l'Occident de "réduire la production" de pétrole russe "si nécessaire", quelques jours après l'introduction par l'UE, le G7 et l'Australie d'un plafonnement du prix de l'or noir russe à 60 dollars. Objectif: limiter les revenus de Moscou pour financer son offensive militaire en Ukraine.

Pour l'heure, si le gouvernement français a alerté et préparé les esprits "au pire des scénarios" face aux risques de coupures d'électricité à partir de 2023, aucun délestage majeur n'a été effectué.

Les Européens cherchent cependant à acheter du gaz, en plus grande quantité, à d'autres fournisseurs à travers le monde, comme la Norvège, le Qatar ou l'Algérie, alors que leur allié américain a indiqué ces derniers jours qu'il ne pourrait pas augmenter significativement ses exportations de GNL en raison de leur capacité de production limitées. Les membres de l'UE se

Le risque de pénuries d'énergie ne s'arrête pas aux frontières de la France et plusieurs États européens ont appelé leurs citoyens à faire preuve de sobriété pour réduire leur consommation dès cet hiver. Plus particulièrement en Allemagne et dans d'autres pays de l'est de l'Europe, très dépendants, au gaz russe.

Fanny Rocher