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Guerre en Ukraine: l'AIEA "inquiète" de bombardements "mettant en danger" le personnel de Tchernobyl

Le sarcophage du réacteur accidenté de la centrale de Tchernobyl, le 13 avril 2021

Le sarcophage du réacteur accidenté de la centrale de Tchernobyl, le 13 avril 2021 - Sergei SUPINSKY © 2019 AFP

L'AIEA se dit inquiète alors que la ville où réside du personnel du site de Tchernobyl a subi des bombardements ce jeudi soir.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait part jeudi soir de son "inquiétude" après avoir été informée par les autorités ukrainiennes de bombardements de la ville où vit le personnel du site de Tchernobyl.

"L'Ukraine a informé l'AIEA que les troupes russes bombardaient des postes de contrôle ukrainiens" sur la commune de Slavoutitch, "mettant en danger les logements et les familles" des travailleurs de la centrale nucléaire, selon un communiqué de l'instance onusienne basée à Vienne.

Son directeur général Rafael Grossi "a exprimé son inquiétude au sujet de ce développement, qui intervient quelques jours seulement après la première rotation" des employés depuis le début de l'invasion. Les forces russes ont pris le contrôle de la centrale le 24 février. Une centaine de techniciens ukrainiens ont alors continué à gérer, pendant près de quatre semaines, sans être relayés, les opérations quotidiennes sur le site de déchets radioactifs.

Pas d'accord trouvé avec Moscou et Kiev

L'Agence onusienne a par ailleurs évoqué les feux de forêt en cours dans le voisinage de la centrale, victime de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire en 1986. Ces incendies ne posent "pas d'inquiétude radiologique majeure", selon l'autorité de régulation ukrainienne, un avis partagé par les experts de l'AIEA.

Un laboratoire d'analyses environnementales a été "pillé" et son équipement volé, indique aussi l'instance. Depuis le début de l'offensive militaire russe, le chef de l'AIEA ne cesse de mettre en garde contre les dangers du conflit, le premier à se dérouler dans un pays doté d'un vaste parc nucléaire comprenant 15 réacteurs, outre Tchernobyl.

Rafael Grossi a réaffirmé cette semaine "être prêt à envoyer des experts et des équipements" sur place pour garantir la sécurité des installations et "prévenir un grave accident nucléaire". Il a déploré qu'un accord n'ait pas encore pu être trouvé avec Moscou et Kiev "malgré d'intenses consultations".

Les Occidentaux ont également émis jeudi des avertissements à ce sujet. "L'attaque de la Russie a déjà mis en danger la sûreté et la sécurité des sites nucléaires en Ukraine et les activités militaires russes créent des risques extrêmes pour la population et l'environnement, avec le potentiel d'un résultat catastrophique", ont averti les dirigeants du G7 (États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada et Japon) dans une déclaration commune.

A.A. avec AFP