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Europe

Guaino : « Pour une Europe qui agit »

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Nicolas Sarkozy préside l'Europe depuis hier. Henri Guaino, son Conseiller spécial, appuie les ambitions du Chef de l'Etat français, et plaide pour une Europe active.

Alors que la France est à la tête de l'Europe depuis à peine 48 heures, Henri Guaino, Conseiller spécial du Chef de l’Etat français, se dit énervé par le fonctionnement de l’UE : « il fut un temps où en Europe on se réunissait pour agir ensemble et j’ai le sentiment que c’est de moins en moins vrai. On se réunit pour mettre des règles pour ne pas agir et ça n’est plus possible. »

Jean-Jacques Bourdin : Quand le Président polonais dit « je ne veux pas du Traité de Lisbonne » c’est pour ne pas agir ?
Henri Guaino : Je n’ai pas de commentaire à faire sur l’attitude du Président polonais sauf qu’il était à Bruxelles quand on a négocié le Traité simplifié et qu’il a donné son accord donc je trouve un peu bizarre d’être d’accord un jour et en désaccord le lendemain. Il faut réconcilier l’Europe avec les citoyens, c’est-à-dire refaire une Europe qui agit et qui répond aux attentes des gens, qui les protège, et pas le sentiment qu’elle les rend plus vulnérable au contraire aux défis du monde. C’est un défi collectif. La présidence française ne va pas régler du jour au lendemain ces questions parce que ce sont des questions de fond, mais elle arrive à un moment où la question est sur la table.

J-J B : Le jour où l’on envisagera une entrée de la Turquie dans l’Union Européenne est-ce qu’il faudra organiser un référendum en France sur son adhésion ?
H G : On verra ce qui va sortir de la réforme constitutionnelle. Ma conviction très profonde c’est que la décision doit venir du Président de la République ; c’est à lui, dans l’esprit de l’institution de la 5ème République de décider s’il a recours au référendum.

J-J B : Vous y êtes favorable ?
H G : Oui j’ai toujours été favorable au référendum en général. Je suis contre l’automaticité, c’est au Président de la République, en fonction des circonstances, de prendre ses responsabilités politiques et de savoir si oui ou non il veut recourir à un référendum.

J-J B : On organise un référendum pour la Turquie ou pour tous les pays qui veulent entrer dans l’Union Européenne.
H G : Je crois qu’il ne peut y avoir aucune règle automatique, le Président de la République, en fonction des circonstances, doit décider et prendre ses responsabilités. Je suis contre l’automaticité. On va voir ce qui va sortir des travaux du Parlement sur la réforme constitutionnelle sur ce sujet. A titre personnel, je pense que le choix de recourir au référendum est une responsabilité du Président de la République.

La rédaction-Bourdin & Co