BFMTV
Grèce

"On a accepté sous pression des mesures qui sont assez pénibles"

Après dix-sept heures de négociations ardues, la Grèce a accepté lundi "un accord forcé, pas un accord volontaire, pour éviter le pire", explique le ministre grec George Katrougalos.

Tranchant avec le soulagement manifesté à Bruxelles, le ministre grec de la réforme administrative, George Katrougalos, a expliqué que l'accord conclu à l'arraché entre Athènes et ses créanciers était "un accord forcé, pas un accord volontaire". "On a accepté sous pression des mesures qui sont assez pénibles", a-t-il indiqué sur BFMTV lundi soir.

Le texte a été signé à Bruxelles par le Premier ministre grec de gauche radicale "le pistolet sur la tempe", pour reprendre les propos d'un de ses proches, tant il comprend de mesures sévères, les contreparties en étant un financement pendant trois ans et un début de négociation sur la dette de la Grèce. Estimant que Alexis Tsipras avait dû céder "pour éviter le pire", George Katrougalos, a néanmoins assuré que la Grèce respecterait l'accord et espère qu'il y aura un vote "uni" mercredi au parlement grec. 

"Il ne s'agit pas seulement de la Grèce"

Ce membre de Syriza estime que François Hollande "s'est différencié ces derniers jours" de la politique d'Angela Merkel, mais "auparavant on n'a pas vu cette différenciation si clairement", regrette-t-il.

"On a vu très clairement qu'il ne s'agit pas seulement de la Grèce", note George Katrougalos qui espère que dans les mois qui viendront Athènes aura des "alliés contre le bloc de l'austérité". Il relève une vraie opposition entre deux visions: celle d'une Europe néolibérale et celle d'une Europe sociale. "A chacun de choisir le camp à rallier", conclue-t-il.

Aux termes de près de 48 heures de négocations psychodramatiques ponctuées de coups d'éclats, de revirements, de fausses annonces, les dirigeants de la zone euro ont validé lundi matin un projet de troisième plan de secours pour Athènes, estimé entre 82 et 86 milliards d'euros.

Cela éloigne le spectre d'une sortie désordonnée de la Grèce de la monnaie unique, même si les ministres des Finances l'avaient envisagé dimanche. Mais les contreparties imposées à Athènes sont tellement dures que certains Grecs et sympathisants du gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras en parlent comme d'une "humiliation" ou d'un "coup d'Etat", à l'image du #ThisIsACoup qui a fait florès sur Twitter.

K. L.