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Grèce

Grèce: les faux parents de l'"ange blond" mis en examen

Photographie de la petite Maria réalisée par la police grecque vendredi dernier, deux jours après sa découverte.

Photographie de la petite Maria réalisée par la police grecque vendredi dernier, deux jours après sa découverte. - -

L'affaire d'une mystérieuse fillette, découverte en Grèce dans un camp rom, mobilise le pays et suscite un déluge d'appels de l'étranger. Mis en examen lundi, ses faux parents d'origine rom ont avoué l'avoir adoptée illégalement.

Elle répond au nom de "Maria", mais la presse l'a surnommée "l'ange blond". Avec ses bouclettes dorées et ses yeux verts, elle fait depuis trois jours la "une" des journaux grecs, et nourrit l'espoir de parents du monde entier. Depuis sa découverte mercredi dans un camp de Roms, la fillette mystère a déjà suscité des milliers d'appels et de mails de familles en quête d'un enfant disparu.

Présentés devant un juge, les faux parents ont admis lundi qu'ils avaient "adopté" illégalement la fillette. Ils nient toutefois avoir eu l'intention de la vendre par la suite dans le cadre d'un trafic d'enfants, précise le quotidien britannique The Guardian.

Selon la dernière version du faux père, Maria leur a été confiée à la naissance par son vrai père, un Rom de Bulgarie, et par sa mère, a précisé lundi l'agence de presse grecque Ana. Tous deux ont été mis en examen pour "enlèvement" et "constitution de faux papiers" - l'acte de naissance de Maria, établi à Athènes, est faux - et placés en détention provisoire.

L'ADN a vite parlé

L'affaire a débuté mercredi dernier, avec une perquisition. Lors d'une descente de routine dans un camp de Roms à Farsala, dans le centre de la Grèce, la police a découvert cette petite fille dont le teint tranchait avec celui de ses "parents". Très vite, des examens ADN ont établi qu'elle n'avait aucun lien de parenté avec eux.

Interrogé, le couple a changé d'explications à plusieurs reprises. Née d'un père canadien rencontré en Crète par la femme, âgée de 40 ans; puis trouvée sur le parking d'un supermarché; puis obtenue de sa vraie mère, de nationalité bulgare... Autant de mensonges successifs qui ont rapidement attisé les soupçons de la police sur un trafic d'enfants.

Interpol sur le coup

Des soupçons d'autant plus forts que le couple avait auparavant déclaré 14 autres enfants dans trois villes différentes. Or, les actes de naissance ne collent pas avec leur prétendue ascendance. Ainsi, trois enfants seraient nés en cinq mois, entre juin et novembre 1993, et trois autres entre octobre 1994 et février 1995.

Vendredi, la police grecque a diffusé des photos du petit "ange blond". L'une d'elles représente Maria, la mine bougonne et l'air soucieux face à l'objectif. La fillette n'a pour le moment prononcé que quelques mots en rom et semble incapable de s'exprimer en grec. Les autorités ont lancé un mandat international et Interpol s'est lancée dans les recherches. Dans l'attente, elle a été hebergée provisoirement par l'association "The Smile of the child" (Le sourire de l'enfant).

Depuis, les appels affluent du monde entier au siège de l'association qui héberge la fillette. Dimanche soir, "The Smile of the child" en avait déjà reçu 8.000, plus des milliers de mails, 200.000 visites sur son site web et un demi-million sur sa page Facebook. Des appels qui proviennent souvent de familles dont un enfant a disparu.

Mathilde Tournier