BFMTV
Europe

France, allemagne et russie affichent leurs convergences

Le président russe Dmitri Medvedev (à gauche), Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel ont affiché leurs convergences sur les principaux dossiers internationaux du moment, dont les questions de sécurité en Europe, à l'issue d'un sommet tripartite

Le président russe Dmitri Medvedev (à gauche), Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel ont affiché leurs convergences sur les principaux dossiers internationaux du moment, dont les questions de sécurité en Europe, à l'issue d'un sommet tripartite - -

par Emmanuel Jarry DEAUVILLE, Calvados (Reuters) - La France, l'Allemagne et la Russie ont affiché mardi leurs convergences sur les principaux...

par Emmanuel Jarry

DEAUVILLE, Calvados (Reuters) - La France, l'Allemagne et la Russie ont affiché mardi leurs convergences sur les principaux dossiers internationaux du moment, dont les questions de sécurité en Europe.

Le président Dmitri Medvedev a fait un double geste à l'adresse de l'Alliance atlantique à l'issue de ce sommet tripartite dans la station balnéaire normande de Deauville.

Il a annoncé sa participation au prochain sommet de l'Otan, les 19 et 20 novembre à Lisbonne, et ouvert la porte à une participation de la Russie au bouclier antimissile proposé par les Etats-Unis en Europe.

De leur côté, la France et l'Allemagne, sans préjuger des négociations en cours au niveau européen, se sont prononcées pour une suppression par étape des visas entre l'Union européenne et la Russie.

"Angela Merkel comme moi nous savons que la question des visas est importante pour nos amis russes", a souligné Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse commune.

Selon le président français, Dmitri Medvedev a promis de son côté des efforts sur le dossier de l'énergie, pour lequel la Russie, grande pourvoyeuse de gaz naturel, est un partenaire clef mais difficile de l'Union européenne.

Il sera possible d'arriver "dans des délais les plus raisonnables possibles" à la suppression des visas, a estimé Nicolas Sarkozy, selon qui un pays comme la France pourra aller plus vite, dans un cadre bilatéral.

"J'ai compris que la Russie ne souhaite pas qu'on repousse cela aux Calendes grecques", a renchéri Angel Merkel, qui a rappelé que l'Allemagne avait déjà introduit des allègements pour les visas de courte durée et envisageait maintenant de discuter avec Moscou de visas pluriannuels.

ESPACE COMMUN

Le président russe a admis qu'il n'était pas possible de supprimer "tout de suite" le régime des visas et a souhaité une réunion sur ce dossier avec la Commission européenne.

Dans une déclaration commune, les trois pays souhaitent que des progrès soient accomplis dans ce domaine lors du sommet UE-Russie de décembre à Bruxelles.

"A l'horizon de 10 ou 15 ans, la vision que nous devons avoir c'est un espace économique commun UE-Russie, avec des libertés d'installation, avec la suppression des visas et avec des concepts de sécurité en commun", a résumé Nicolas Sarkozy.

Il a réaffirmé au passage que la France n'entendait pas renoncer à la dissuasion nucléaire, dont la défense antimissile ne peut être à ses yeux qu'un complément.

"La France est pour le désarmement nucléaire", a-t-il dit. Mais "il ne me semblerait pas tout à fait opportun pour l'Otan (...) d'être la seule alliance à renoncer absolument au nucléaire alors même que je n'ai pas cru comprendre que c'était la position d'un certain nombre de grands pays dans le monde."

Dans leur déclaration, les trois pays appellent Israël à "faire des efforts" pour permettre la reprise des négociations de paix au Proche-Orient et demandent aux Palestiniens de rester engagés dans ces discussions.

Angela Merkel, Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev exhortent l'Iran à se conformer aux demandes du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Agence internationale de l'énergie atomique concernant leur programme nucléaire, soupçonné de cacher des projets militaires.

Enfin, Angela Merkel et Dmitri Medvedev ont promis de soutenir les efforts de Nicolas Sarkozy pour lancer le chantier d'une réforme du système monétaire international pendant la présidence française du G20, à partir du 12 novembre.

Edité par Yves Clarisse