BFMTV
Espagne

Vox, le parti de l'extrême droite espagnole qui perce dans les sondages

Santiago Abascal, l'homme à la tête de Vox, une formation politique qui fait son entrée aujourd'hui au Parlement d'Andalousie

Santiago Abascal, l'homme à la tête de Vox, une formation politique qui fait son entrée aujourd'hui au Parlement d'Andalousie - CRISTINA QUICLER / AFP

Les Espagnols sont appelés aux urnes ce dimanche, pour des élections générales. A quatre jours du vote, le parti d'extrême droite Vox espère créer la surprise.

Jusqu'à ces derniers mois, l'extrême droite espagnole n'existait pas vraiment dans le paysage politique. Groupusculaire ou absorbée par la droite traditionnelle, elle n'a jamais percé depuis la transition démocratique et la mort de Franco en 1975. 

Mais la situation a changé. Vox est apparu dans la sphère médiatique, jusqu'à faire une importante percée dans les urnes aux dernières élections régionales en Andalousie. Tirant profit de la colère des électeurs, le mouvement a obtenu 12 députés régionaux à cette occasion. Et la formation nationaliste a permis aux conservateurs du Parti populaire (PP) et aux libéraux de Ciudadanos de prendre le pouvoir dans ce fief socialiste.

Ce dimanche, leur dirigeant Santiago Abascal veut faire parler ce qu'il appelle "l'Espagne silencieuse". "Vox a réussi à réveiller l'espoir de nombreuses personnes qui (...) ne se sentaient pas représentées", assure-t-il. Il faut dire que les sondages lui donnent des raisons d'espérer. Différentes enquêtes créditent Vox de plus de 10% des voix et d'une trentaine de sièges sur 350. Ce qui ouvre la porte à une potentielle -mais peu probable- alliance PP-Ciudadanos-Vox pour diriger le pays. 

Cible principale: les indépendantistes catalans

Fondé en 2013, Vox a profité ces derniers mois de la situation en Catalogne. Ils se sont montré très virulents à l'égard des indépendantistes qui ont tenté en octobre 2017 de faire sécession. Ils prônent l'interdiction des partis séparatistes et souhaitent recentraliser l'Espagne.

Avec la bénédiction de Steve Bannon, l'ancien conseiller de Donald Trump, le parti tient aussi un discours très dur sur l'immigration, l'islam ou les féministes et a rompu le consensus autour de la loi contre les violences sexistes en affirmant qu'elle "criminalise" les hommes.

Des nostalgiques du franquisme

Vox, qui compte parmi ses candidats des généraux à la retraite défenseurs du franquisme, s'oppose également au mariage homosexuel, à l'euthanasie ou à l'avortement.

Pour cette élection, Vox a très peu fait campagne dans les médias traditionnels. Le mouvement d'extrême droite a préféré occuper massivement les réseaux sociaux, s'inspirant de la stratégie des présidents américain Donald Trump et brésilien Jair Bolsonaro.

Ivan Valerio, avec AFP