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Espagne

Vergetures, mastectomie, poils: le gouvernement espagnol prône la diversité des corps féminins à la plage

La campagne est diffusée uniquement sur les réseaux sociaux depuis mercredi.

La campagne est diffusée uniquement sur les réseaux sociaux depuis mercredi. - Instituto de las Mujeres

Une campagne de communication, mise en place par le gouvernement espagnol, vise à critiquer les standards de la beauté féminine sur la plage.

Des femmes en surpoids ou ayant subi des interventions chirurgicales: le gouvernement espagnol a lancé une campagne en faveur de la diversité des corps sur la plage, s'attaquant au mythe du "summer body" (corps parfait).

Intitulée "l'été est à nous", cette opération de communication lancée mercredi sur les seuls réseaux sociaux vise à battre en brèche les standards de la beauté et tout particulièrement à libérer les femmes du diktat de la minceur.

L'affiche montre cinq femmes souriantes en maillot à la plage, d'âges et de morphologies différents, dont plusieurs sont en surpoids, une est noire, une autre a les cheveux roses, une autre encore, topless, a subi une mastectomie et n'a qu'un sein.

Les détails du dessin permettent d'apercevoir les poils de l'une des femmes sur ses jambes et ses aisselles, les bourrelets de plusieurs d'entre elles ou encore leurs vergetures.

À l'origine de cette campagne, l'Institut des femmes, un organisme dépendant directement du ministère de l'Égalité, qui a tweeté l'image avec l'explication suivante: "les corps sont divers, libérés des stéréotypes de genre, et occupent tous les espaces. L'été nous appartient aussi, à nous. Libres, égales et diverses".

Une opération critiquée

Le hashtag "l'été est à nous" a beaucoup circulé ces derniers jours, au moment où sites internet, magazines et publicités vantent, comme chaque année, "l'opération bikini" ou le "summer body", en référence au corps exposé au regard de tous, en maillot de bain, sur la plage.

Certains, à l'instar de Cayo Lara, ex-secrétaire général d'Izquierda Unida, petite coalition de gauche intégrée au parti de gauche radicale Podemos (allié du parti socialiste dans la coalition gouvernementale), ont exprimé leur désaccord.

Répondant à la ministre de l'Égalité Irene Montero, qui venait de publier un tweet sur la campagne ("tous les corps sont valides et nous avons tous le droit à profiter de la vie, sans culpabilité ni honte"), M. Lara a estimé qu'on avait "créé un problème là où il n'y en avait pas".

Le parti Podemos lui a alors répondu depuis son compte officiel: "si les corps te dérangent, tu peux toujours rester à la maison à twitter, sans aucun souci".

A.T. avec AFP