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Espagne

Soupçonné de viol en eaux internationales lors d’une croisière, il ne peut pas être jugé

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La justice espagnole ne s’estime pas compétente pour juger de cette affaire qui a eu lieu en eaux internationales sous pavillon panaméen. L'adolescent italien suspecté d’avoir violé une jeune britannique a été relâché.

C’est une affaire pour le moins complexe à laquelle a été confronté un juge espagnol la semaine dernière. Un Italien de 18 ans est soupçonné d’avoir violé une Britannique de 17 ans lors d’une croisière sur un paquebot sous pavillon panaméen, alors que le navire se trouvait entre les villes espagnoles de Palma de Majorque et Valence, mais dans les eaux internationales.

La victime voyageait avec ses parents et affirme avoir été violée dans la nuit du jeudi 11 au vendredi 12 avril par l'adolescent, qui l'aurait forcée à entrer dans sa cabine.

L’affaire est revenue à un juge espagnol de Valence, qui a cependant considéré qu’il était impossible pour lui de juger l'adolescent suspecté en Espagne, rapportent The Telegraph et le journal espagnol Levante-EMV. Le suspect a ainsi été libéré vendredi dernier.

Flou juridique: à qui revient l'affaire?

Ce cas juridique pose en effet un quadruple problème. D’après la presse espagnole, le juge aurait pu juger de ce crime présumé commis en eaux internationales uniquement si la victime ou le suspect avaient été des ressortissants du pays, ou bien si l’agresseur était domicilié en Espagne, ce qui n’est pas le cas dans cette affaire.

Du côté du Royaume-Uni, d’où est originaire la jeune femme, la juridiction extraterritoriale s’applique uniquement pour les auteurs de crimes à l’étranger, et non pour les victimes.

Selon les informations de Levante-EMV, les autorités britanniques, italiennes et panaméennes ont été contactées, pour tenter d'éclaircir le flou juridique qui entoure cette affaire.

Le certificat médical, les échantillons d’ADN prélevés et les vêtements de la victime ont été conservés à l'Institut de médecine légale de Valence, explique le journal espagnol. Si l'affaire était rouverte par un autre pays, les enquêteurs pourraient ainsi comparer ces échantillons à celui du suspect.

Juliette Mitoyen