BFMTV
Espagne

Référendum en Catalogne: des milliers de Catalans dans la rue après plusieurs arrestations

Deux manifestants portent une fausse urne, lors d'un rassemblement à Barcelone, le 20 septembre 2017.

Deux manifestants portent une fausse urne, lors d'un rassemblement à Barcelone, le 20 septembre 2017. - Pau Barrena - AFP

Près de 10.000 personnes se sont rassemblées dans le centre de Barcelone pour protester contre les arrestations de hauts responsables du gouvernement de Catalogne, à l'approche d'un référendum jugé "illégal" par Madrid.

Des milliers de Catalans sont descendus dans la rue ce mercredi après l'arrestation d'une douzaine de membres du gouvernement de cette région du nord-est de l'Espagne, qui veut organiser un référendum d'autodétermination interdit par la justice et considéré comme "illégal" par Madrid

Vers 19h, près de 10.000 personnes étaient rassemblées dans le centre de Barcelone pour protester contre les arrestations annoncées le matin. Selon l'AFP, certaines assuraient être prêtes à rester encore des heures, quitte à dormir sur place.

Devant le département des affaires étrangères, des manifestants ont notamment encerclé et tapé sur un véhicule de la garde civile, et des bousculades ont été constatées entre policiers et manifestants.

"Nous voterons pour être libres"

"Les forces d'occupation dehors!", criaient certains manifestants. "Nous voterons pour être libres", pouvait-on également lire sur des pancartes.

A Vic, ville de l'intérieur des terres à 70 km au nord de Barcelone, des manifestants se sont aussi massés spontanément.

"Résistons pacifiquement. Sortons pour défendre nos institutions de manière non violente", a tweeté Jordi Sanchez, le président d'un des principaux mouvements indépendantistes issus de la société civile, l'Assemblée nationale catalane (ANC).

Un porte-parole du ministère espagnol de l'Intérieur a par ailleurs confirmé que 14 interpellations avaient eu lieu, essentiellement des hauts responsables du gouvernement de Catalogne. 

Plus d'une vingtaine de perquisitions - dont certaines se poursuivaient dans la soirée - ont aussi été enclenchées sur ordre d'un juge. Selon une source judiciaire, le magistrat a ordonné ces perquisitions dans le cadre d'une enquête sur un présumé vol de données visant à permettre aux séparatistes de disposer d'un fichier recensant les contribuables catalans.

Les arrestations se produisent alors que les opérations policières destinées à empêcher la tenue d'un référendum se multiplient. Les gardes civils ont ainsi saisi mercredi près de 10 millions de bulletins de vote, à Bigues, à 45 km de Barcelone. 

De vifs échanges au Parlement

Dans la matinée, les échanges au Parlement espagnol ont été d'une rare violence. 

"Retirez vos mains sales des institutions de la Catalogne", Gabriel Rufian, député du du parti indépendantiste de gauche ERC (Gauche républicaine de Catalogne), à Mariano Rajoy. 

Le chef du gouvernement espagnol a exigé que "les menaces des (indépendantistes) radicaux contre les maires, les conseillers et les fonctionnaires qui défendent la légalité cessent". Mercredi soir, il a appelé les dirigeants indépendantistes à "renoncer à une escalade de radicalisme et de désobéissance".

Le chef du Parti socialiste en Catalogne, Miquel Iceta, a demandé aux séparatistes de renoncer à leur "référendum illégal" tout en appelant les gouvernements de l'Espagne et de Catalogne à faire preuve de responsabilité, craignant une "escalade qui mène à la catastrophe". 

L.A., avec AFP