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Espagne

Méduses, éboulement... À Majorque, de faux panneaux mettent en garde les baigneurs contre le surtourisme

Pour lutter contre le surtourisme, un groupe de militants anticapitalistes a décidé d'installer des panneaux sur l'île de Majorque, prévenant de faux dangers pour les baigneurs.

Comment lutter contre l'afflux massif de touristes? Des activistes ont peut-être trouvé la solution. Sur l'île espagnole de Majorque, les militants du groupe Caterva ont décidé d'installer des panneaux pour alerter les vacanciers. Sur l'un d'eux, il est possible de lire - en anglais - "attention aux méduses", quand un autre met en garde contre un "risque d'éboulements". Un autre encore signale que la plage se trouve loin et qu'il faut marcher pas moins de 2h53 avant de retrouver les eaux turquoises du littoral.

Sauf que ces panneaux sont tous faux. La plage se situe par exemple qu'à une centaine de mètres dans le cas de la dernière affiche. Le groupe Caterva, qui se définit comme une coordination anticapitaliste de Manacor, deuxième ville de l'île de Majorque, explique avoir mené "une action de dénonciation contre la surpopulation touristiques dans les criques" de la région. Afficher de fausses alertes était pour elle une façon humoristique de procéder.

Interdit de construire de nouveaux hôtels

"L'usurpation des criques n'est qu'une expression de la manière dont le capitalisme utilise une activité économique comme le tourisme, poussée à l'extrême, pour assécher le territoire et tirer une plus-value maximale des travailleurs", estime Caterva.

En 2019, le documentaire "Overbooking" avait déjà alerté sur les difficultés de cette île des Baléares face au tourisme de masse. Et s'interrogeait sur la durabilité de l'activité touristique dans ces conditions.

Majorque, qui compte environ un millier d'habitants, a accueilli plus de 16 millions de touristes l'an passé. Si le tourisme représente environ 75% de l'économie de l'île, les autorités locales tentent d'éviter la saturation pour mieux préserver le littoral.

Le gouvernement régional des Baléares a par exemple voté une loi fin 2022 interdisant la construction de nouveaux hôtels et logements touristiques jusqu'en 2026.

Thomas Chenel