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Espagne

La ministre du Travail espagnole veut donner 20.000 euros à chaque jeune de 18 ans pour lutter contre les inégalités

Yolanda Diaz, ministre du Travail en Espagne, le 2 avril 2023.

Yolanda Diaz, ministre du Travail en Espagne, le 2 avril 2023. - Thomas COEX / AFP

Cette somme permettrait aux jeunes Espagnols de financer leurs études ou de créer leur entreprise. Yolanda Díaz propose de financer cette mesure en taxant les riches.

À deux semaines des élections législatives anticipées en Espagne, la ministre du Travail et candidate de la gauche radicale Yolanda Díaz a proposé mercredi devant la presse étrangère que tous les jeunes espagnols reçoivent à leurs 18 ans la somme de 20.000 euros. Un montant qui leur permettra de financer leurs études, une formation ou de créer leur entreprise, rapporte le correspondant du Guardian.

Une somme qui ferait office "d'héritage universel" pour garantir "l'égalité des chances" à tous, quels que soient les revenus de leur famille. Le chèque serait accompagné d'un soutien administratif pour mener leurs projets.

"Il s'agit de permettre aux jeunes d'avoir un avenir et de leur donner la possibilité d'étudier ou de créer une entreprise sans que cela dépende de leur nom de famille ou de leur famille d'origine", a expliqué Yolanda Díaz.

Taxer les riches

Pour financer cette initiative qui coûterait 10 milliards d'euros, la candidate propose de taxer les riches gagnant plus de trois millions d'euros par an.

Afin d'illustrer sa proposition, elle a rappelé qu'elle-même avait dû adapter son plan de carrière à son milieu d'origine. Celle qui souhaitait devenir inspectrice du travail a dû revoir ses ambitions à la baisse pour des raisons financières.

"Devenir inspecteur du travail en Espagne aurait pris environ cinq ans. (...) Je ne suis pas inspectrice du travail parce que je suis la fille de parents ouvriers et je n'aurais jamais pu me permettre de faire cela", a-t-elle abondé.

Une proposition critiquée par les oppositions

Sa proposition a été vivement critiquée par les oppositions. Nadia Calviño, ministre de l'Économie et vice-présidente du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, a pointé le financement de la mesure et appelé à "poursuivre une politique fiscale responsable" dans les prochaines années".

De son côté, le Parti populaire a recommandé à Yolanda Díaz par le biais de son porte-parole de se concentrer sur d'autres sujets, déplorant que l'Espagne affiche "le taux de chômage le plus élevé d'Europe" ou encore que "des familles n'arrivent pas à finir le mois".

Emilie Roussey