BFMTV
Espagne

Espagne: l'Infante Cristina jugée pour fraude fiscale

L'infante Cristina et son époux Iñaki Urdangarin

L'infante Cristina et son époux Iñaki Urdangarin - Jaime Reina - AFP

Pour la première fois depuis l'instauration de la monarchie constitutionnelle en 1975, un membre de la famille royale comparait devant la justice. Cristina, la soeur du roi Felipe VI, est jugée aux côtés de 17 autres prévenus pour fraude fiscale et corruption. Le procès a été suspendu jusqu'au 9 février.

Une princesse dans le box des accusés. La scène s'est déroulée ce lundi au tribunal de Palma de Majorque où se tient "le procès de l'année" en Espagne. L'infante Cristina, soeur du roi Felipe VI, comparaît, aux côtés de 17 autres prévenus, dans une affaire de détournement de fonds publics. 

Arrivée il y a quelques jours de Genève, en Suisse, où elle passe désormais le plus clair de son temps, la fille de l'ancien roi Juan Carlos s'est présentée, vêtue dans un tailleur noir, sous les yeux des journalistes, avant de s'asseoir dans la salle d'audience dominée par un portrait de son frère Felipe. Un peu plus loin, son époux, Iñaki Urdangarin.

A l'issue de la première audience, le procès est suspendu jusqu'au 9 février, le temps de l'examen des points de droits soulevés par la défense de Cristina et d'autres prévenus.

Une femme amoureuse

Cristina de Bourbon est en effet soupçonnée d'avoir dissimulé au fisc des revenus provenant du détournement de six millions d'euros de fonds publics reprochés à son mari, ancienne star espagnole du handball, et à un ex-associé de celui-ci. L'infante est uniquement jugée pour fraude fiscale, mais a toujours soutenu qu'elle ne savait rien et faisait une confiance aveugle à son époux, avec qui elle s'est mariée en 1997.

L'infante Cristina est réputée très amoureuse du père de ses quatre enfants. Ce dernier, double médaillé olympique, représentait le gendre idéal au moment de leur rencontre. Cristina, déchue de son titre de duchesse de Palma, a refusé de divorcer en dépit des pressions exercées par la Maison royale, qui aurait voulu limiter les effets toxiques de l'affaire pour la monarchie. Le couple est désormais exclu de toutes les activités officielles au palais.

Financement de dépenses personnelles

Iñaki Urdangarin, 47 ans, et son ex-associé Diego Torres sont eux notamment accusés d'avoir surévalué les contrats signés entre 2004 et 2006 par l'institut Noos, une fondation à but non lucratif dédiée à l'organisation d'événements sportifs qu'ils dirigeaient, avec les gouvernements régionaux des Baléares et de Valence.

Selon l'accusation, les bénéfices étaient répartis entre plusieurs sociétés-écrans dont Aizoon, propriété de Cristina et d'Iñaki, qui aurait financé des dépenses personnelles du couple, pour des voyages, travaux ou cours de danse. Iñaki Urdangarin est jugé pour détournement de fonds, fraude fiscale, trafic d'influence, escroquerie et blanchiment d'argent, et encourt jusqu'à 19 ans et demi de prison.

Demande de nullité

Depuis la révélation de cette affaire, la princesse, âgée de 50 ans, a toujours mis en avant son ignorance et assure avoir toujours fait confiance à son mari. Aujourd'hui, seule l'association d'extrême droite Manos Limpias (Mains propres) représente l'accusation publique et réclame 8 ans de prison pour l'infante.

a défense de Cristina de Bourbon a quant à elle réclamé la nullité de la procédure, insistant sur le fait que ni le parquet, ni le Trésor public n'ont engagé de poursuites contre sa cliente. L'avocate du Trésor public a abondé dans le sens de la défense, de même que le procureur. Ce dernier a assuré disposer d'un nouveau rapport prouvant que l'infante n'était pas coupable de fraude fiscale.

J.C. avec AFP