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Enquête pour des viols par un prêtre sur une lycéenne dans l'Orne

La victime avait entre "16 et 18 ans" au moment des faits. L'enquête doit déterminer d'éventuelles autres victimes.

La victime avait entre "16 et 18 ans" au moment des faits. L'enquête doit déterminer d'éventuelles autres victimes. - FRANCOIS GUILLOT, AFP/Archives

Une enquête préliminaire a été ouverte après des soupçons de viols commis par un prêtre sur une lycéenne de l'Orne, dans les années 1980.

Le parquet d'Argentan (Orne) a ouvert une enquête préliminaire pour des viols qui auraient été commis par un prêtre sur une lycéenne dans les années 80, a-t-on appris lundi auprès du procureur.

"Il est trop tôt pour dire s'il y a prescription. Il existe cinq ou six lois" en la matière, a expliqué à l'AFP le procureur de la République d'Argentan Hugues de Phily. La victime avait "entre 16 et 18 ans" au moment des faits, qui se seraient déroulés sur "plusieurs mois", a ajouté le magistrat. L'enquête doit déterminer si ce prêtre a fait d'autres victimes.

Déjà une plainte en 1998

L'ouverture de cette enquête fait suite au signalement début mars de cette affaire par l'évêque de Séez auprès du parquet, a précisé M. de Phily. Selon le diocèse, le prêtre aujourd'hui âgé de 93 ans est hospitalisé. Selon la même source, il a reconnu les faits. Daniel Prunier "a été prêtre à Domfront pendant 40 ans, 20 ans comme curé et 20 ans prêtre retraité", a précisé l'évêque de Séez Jacques Habert à des journalistes.

Jeudi l'évêque a dans un communiqué de presse tenu à "dire (sa) compassion à la victime" et a "invité d'éventuelles autres victimes à se manifester". La victime s'est "manifestée il y a quelques mois à travers un site mis en place pour l'écoute des victimes à la suite de la procédure engagée par la conférence des évêques de France", a ajouté Mgr Habert.

La jeune femme "avait déjà porté plainte en 1998" auprès du tribunal de Caen "qui lui avait dit que les faits étaient pénalement prescrits", a aussi indiqué l'évêque ce que n'a pas confirmé le parquet.

Trente-deux "agresseurs" "couverts" par des évêques

"L'évêque du diocèse l'avait accueillie avec beaucoup d'humanité et avait demandé au prêtre de reconnaître les faits, ce qu'il avait fait. Mais on en était resté à une démarche très interpersonnelle qui ne suffisait pas", a ajouté Mgr Habert.

Une enquête diffusée le 21 mars sur France 2, un livre et des articles publiés par le site d'information Mediapart assurent que 25 évêques français ont "couvert" 32 "agresseurs" encore en vie qui totalisent 339 victimes.

Le lendemain de cette diffusion, l'Eglise catholique de France avait dit sa volonté de lutter contre ce "fléau". L'évêque de Séez précise toutefois que son communiqué "n'est en rien la conséquence d'une émission fortement médiatisée (diffusée le 21). J'ai rencontré la victime fin février, il était difficile d'agir plus vite."

G.D. avec AFP