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Enquête ouverte après envois de lettres piégées à des pro-corridas

Le matador espagnol El Juli le 13 juillet 2011 à Nîmes lors d'une corrida

Le matador espagnol El Juli le 13 juillet 2011 à Nîmes lors d'une corrida - PASCAL GUYOT, AFP/Archives

Une enquête a été ouverte après l'envoi de lettres contenant des lames à plusieurs personnalités du monde de la corrida.

Une enquête pour "violences avec armes en préméditation, menaces à personne dépositaire de l'autorité publique et outrage" a été ouverte à Nîmes après l'envoi de lettres contenant des lames à des pro-corridas, a indiqué mercredi à l'AFP le procureur de Nîmes, Éric Maurel.

"Je souhaite me rapprocher des autres parquets ayant reçu des plaintes du même type pour leur demander de se dessaisir" afin que les plaintes et l'enquête soient centralisées par le parquet de Nîmes, a précisé Éric Maurel.

Le procureur de la République a indiqué avoir reçu à ce stade provisoire "cinq ou six plaintes" et a ajouté que les parquets d'Alès (Gard) et de Tarascon (Bouches-du-Rhône) avaient déjà accepté de se dessaisir au profit de Nîmes.

Une quinzaine de lettre envoyées, un blessé léger

L'enquête a été confiée au groupement de gendarmerie du Gard et à la section de recherche de Nîmes.

Selon l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT), basé à Arles (Bouches-du-Rhône), une quinzaine de lettres contenant des lames de cutter et de rasoir ont été adressées ces derniers jours à des personnalités du monde de la tauromachie, notamment Simon Casas, qui gère les arènes de Nîmes, Madrid et Mont-de-Marsan (Landes) et l'Arlésien Jean-Baptiste Jalabert, qui gère les arènes d'Arles et est plus connu sous son nom de torero, Juan Bautista.

Selon le président de l'ONCT André Viard, qui a dénoncé un "lâche attentat", le trésorier de cette association de défense de la tauromachie a été blessé aux doigts en ouvrant une des lettres. Selon la même sources, des lettres de ce type ont été envoyées à Arles (Bouches-du-Rhône), Nîmes et Alès (Gard), Lunel et Béziers (Hérault), Vic-Fezensac (Gers), Bayonne (Pyrénées-Atlantique), Mont-de-Marsan (Landes) et Bordeaux (Gironde).

Un geste "d'une lâcheté inouïe"

Le Comité radicalement anti-corrida (CRAC)- connu pour des actions spectaculaires en faveur de l'abolition de la corrida qu'il dénonce comme un acte de cruauté envers les animaux une des associations de lutte contre la tauromachie -, a "condamné fermement" ces envois.

Contactée par l'AFP, Claire Starozinski, présidente de l'Alliance anticorrida basée à Nîmes, a "condamné le geste, qu'il vienne d'un côté comme de l'autre". "C'est d'une lâcheté inouïe, c'est pitoyable", a-t-elle estimé.

"Déjà en 2006" alors que s'étaient produits des envois du même type et "en 2011 quand une partie du domicile d'André Viard a brûlé, on a dit +c'est les anti+ et aucune enquête ne l'a jamais prouvé", a-t-elle souligné.

G.D. avec AFP