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En Pologne, des pilules abortives larguées par un drone

Des pilules abortives vont être larguées par un drone en Pologne (Photo d'illustration)

Des pilules abortives vont être larguées par un drone en Pologne (Photo d'illustration) - Manoocher Deghati - AFP

Des associations vont envoyer samedi un drone vers la Pologne contenant des pilules abortives. Le but: attirer l'attention sur le sort des femmes dans ce pays, où l'IVG est puni par la loi.

C'est une opération particulière qui va se dérouler samedi à 11h, au-dessus de la frontière entre l'Allemagne et la Pologne. Quatre organisations politiques et féministes, basées dans les deux pays,vont envoyer un drone de Francfort-sur-Oder, en Allemagne, vers la ville de Slubice, du côté polonais.

Ce n'est pas un drone ordinaire qui passera la frontière: celui-ci transportera des pilules abortives. En Pologne, l'IVG est illégal sauf en cas de viol, d'inceste ou de mise en danger de la mère ou du fœtus. Et même dans ces cas, les médecins ont le droit de refuser de pratiquer l'intervention.

Aucune loi enfreinte

Tous les détails ont été étudiés de près. La machine pèse moins de 5 kilos, n'est pas utilisée à des fins commerciales et restera en permanence dans le champ de vision de la personne qui le commandera: ainsi, aucune loi allemande ni polonaise ne sera enfreinte, relève le site américain Quartz. Le drone transportera des médicaments permettant à deux ou trois femmes d'interrompre leur grossesse, et des activistes polonaises seront présentes à Slubice pour les réceptionner.

Mais au-delà du symbole, l'action vise surtout à attirer l'attention sur "l'absurdité cruelle à laquelle sont livrées les femmes", explique Sarah Diehl, co-organisatrice de l'action, au quotidien allemand die Tageszeitung. Parmi les organisations impliquées figure également Women on waves, une association néerlandaise qui propose des avortements médicamenteux dans les eaux internationales, à proximité des pays qui l'interdisent.

Face à l'impossibilité d'interrompre une grossesse en Pologne, les femmes qui le peuvent se rendent en Allemagne ou dans d'autres pays voisins. Celles qui n'en ont pas les moyens ont recours aux achats de médicaments sur internet, ou aux avortements clandestins. La Pologne, l'Irlande et Malte sont les derniers pays européens où l'interruption de grossesse est illégal.

A. K.