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En Arménie, les cours de robotique vont devenir obligatoire à l'école

La robotique devient obligatoire dans les écoles arméniennes.

La robotique devient obligatoire dans les écoles arméniennes. - Aline Bottin

En Arménie, les cours de robotique connaissent une grande popularité chez les jeunes. Le gouvernement pense les rendre obligatoires en 2019. L’université d’architecture d’Erevan abrite même un lycée spécialisé dans les hautes technologies.

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Dans la salle du rez-de-chaussée de l’université d’architecture, une dizaine d’élèves s’activent autour d’une table. Sur celle-ci, plusieurs robots assemblés et en état de marche. D’autres sont en cours de construction. Cette université abrite en effet une école, comparable à un lycée, spécialisée dans les matières scientifiques et informatiques. Ouverte en 2011, son objectif est de former les élèves pour qu’ils intègrent ensuite l’université polytechnique d’Erevan. Les cours de mathématiques et de physique sont donc renforcés, et la formation est complétée par l’enseignement du langage informatique. "Ici, les cours théoriques sont directement utilisés dans des ateliers pratiques, d’où cet atelier de construction de robots", explique Arminé Khloyan, cheffe du département laboratoire de l’école de robotique.

L’établissement est rapidement devenu populaire à la suite de son ouverture. En 2012, elle participe à la IT digitech expo, une compétition nationale qui récompense les meilleurs jeunes ingénieurs du pays. "L’une des élèves a présenté un robot en forme de main pour venir en aide aux handicapés. Elle a remporté le premier prix dans la catégorie meilleure solution d’ingénieur. L’école s’est faite connaître et s’est développée rapidement", raconte Arminé Khloyan. Elle compte aujourd’hui 780 élèves.

Un grand amateur de Lego

Assis devant un ordinateur, trois élèves observent le schéma du robot qu’ils sont en train d’assembler. Parmi eux, Vahé Nersisyan, 16 ans. Il a choisi ce lycée spécialisé pour l’apprentissage du langage informatique, mais surtout pour la partie construction des robots. "Quand j’étais petit, j’étais un grand amateur de Lego. Le processus de construction d’un robot est similaire à ce jeu, je n’ai pas l’impression de travailler mais de m’amuser", confie-t-il. Vahé Nersisyan, à l’instar de ses camarades, est très fier des productions de la classe. Sur la table centrale, il saisit l’une des machines pour en montrer le fonctionnement. "Grâce à un capteur, il reconnaît les couleurs de petites briques et les classe par compartiment suivant si elles sont rouges, vertes, jaunes ou bleues", explique-t-il, d’un air enjoué.

La plus grande fierté de l’école reste l’automate qu’ils ont développé afin qu’il puisse détecter des mines explosives. "Les élèves ont émis eux-mêmes le souhait d’élaborer un tel appareil afin d’aider les soldats qui se battent pour le pays", déclare Arminé Khloyan. Le robot a attiré l’attention du ministère de la Défense, qui a repris leur idée pour construire un robot un peu plus avancé. "Il est aujourd’hui utilisé par l’armée", avance Arminé Khloyan.

Ils développent aussi des applications mobiles

La plupart des robots fabriqués par les élèves se contrôlent à l’aide d’une application mobile, elle-même élaborée par les élèves. Dans ce domaine,Kariné Ter-Minassyan, 17 ans, se distingue. Elle est la seule jeune fille du groupe aujourd’hui. "Ça ne me dérange pas d’être entourée de garçons, au contraire j’ai l’impression d’être encore plus poussée dans mes projets", affirme-t-elle.

Le domaine des hautes technologies s’est beaucoup développé en Arménie ces dernières années. Les cours de robotique comme celui-ci sont très populaires et le gouvernement pense même à rendre les rendre obligatoires à l’horizon 2019. Le pays a fait des nouvelles technologies une priorité, les entreprises du secteur exportant leurs produits et services dans plus de vingt pays dans le monde, selon la Chambre de commerce et d’industrie arménienne. Pour Arminé Khloyan, "les jeunes réalisent qu’ils ont des chances d’avoir un emploi et d’être reconnus pour ce qu’ils font dans cette branche, c’est pour cela qu’autant de jeunes participent à ces formations".

Aline Bottin